La sommation des Vendéens, apportée le 22 juin,
demandait qu’on livrât la place et les deux représentants
du peuple qui s’y trouvaient, promettant
de garantir les personnes et les propriétés. C’était
promettre plus qu’on eût pu tenir. Rien n’aurait
arrêté la haine des paysans, ni la fureur du pillage.
De trente lieues à la ronde, il venait des gens
tout exprès pour piller Nantes. Naguère encore
(1852), une vieille femme me disait : « Oh ! oui, j’y
étais, au siège ; ma sœur et moi, nous avions
apporté nos sacs. Nous comptions bien qu’on entrerait
tout au moins jusqu’à la rue de la Casserie. »
C’était celle des orfèvres. Quiconque voit, les jours
de marché, la naïve admiration des paysans plantés
devant les boutiques d’orfèvres, leur fixe contemplation,
tenace et silencieuse, comprend à merveille
pourquoi une si grande foule grossissait l’armée
vendéenne et venait fêter la Saint-Pierre à la
cathédrale de Nantes (dimanche 29 juin 1793).
Combien, en réalité, pouvaient être les Vendéens ? À Ancenis, d’Elbée fît préparer du pain et des logements pour quarante mille hommes. Mais ce nombre put s’accroître d’Ancenis à Nantes, par l’affluence des hommes de l’intérieur ou des côtes. Il faut y ajouter enfin l’armée de Charette, qui avait