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CHAPITRE III

COMPLOTS ROYALISTES. — TOULON (AOUT-SEPTEMBRE 1793).


Les royalistes livrent Toulon aux Anglais. — Leur joie imprudente à Paris.


Les grandes mesures de défense étaient votées. Celles de terreur seraient-elles nécessaires pour les appuyer, les rendre efficaces ? Danton avait montré la foudre, il l’avait fait entendre, ne l’avait pas lancée.

Le droit donné aux fédérés de frapper des réquisitions pour nourrir et équiper l’armée serait-il exercé ? Le payement immédiat des contributions arriérées, avec les neuf premiers mois de 1793, s’exécuterait-il ? C’était la question.

Il était fort à craindre que les riches ne prissent pas au sérieux la foudre de Danton, lorsque tant d’actes d’indulgence étaient reprochés aux dantonistes. Terribles en paroles et dans les mesures générales, ils étaient faibles et mous dans les rapports particuliers. C’étaient eux qui, depuis le 10 août, se trouvaient à la tête du mouvement révolutionnaire. Il aurait fort bien pu avorter dans