il offrait à l’observateur un Robespierre vacillant, disons même plusieurs Robespierre.
Saint-Just, si raide, n’est pas plus conséquent. C’est le comique épouvantable des grands discours meurtriers où il croyait systématiser l’idée même de Robespierre. Impartiale extermination des violents et des modérés, des exagérés et des indulgents, surtout au nom de la morale, des principes. Mais quels principes ? Il flotte et va de l’un à l’autre.
Il est prodigieux que la réputation révolutionnaire de Robespierre ait survécu à la barbare exécution qu’on fit des hommes de 1793, de Chaumette et de Clootz. Quelle fête pour les prêtres ! Comment n’y invita-t-on pas les évêques et les curés du Centre et de la Droite de la Convention ? Déjà on avait cet égard pour eux, de défendre aux théâtres les costumes sacerdotaux. Un journal fut supprimé pour avoir pris ce titre : la Confession. Dans l’église, de Saint-Jacques, on chantait la messe si fort qu’on l’entendait de Port-Royal. Les prisonniers de là suivaient l’office.
Robespierre eut par la mort de Danton tous les pouvoirs. Ce fut son Brumaire, son Décembre. Mais la terrible comédie l’entraînait. Elle arriva à une hauteur colossale, quand, en prairial, il dit : « Beau et rare spectacle, une Assemblée qui va se purgeant, s’épurant elle-même ! » L’Assemblée, purgée de Danton, est priée de se soumettre à une purgation nouvelle, héroïque et radicale. Elle hésite. Il est indigné. Ah ! méchante Convention qui s’obstine à