applaudissent leur ruine. » Le plus fort, c’est que Dobsent, l’homme de l’Évêché, tenait le même langage et prêchait la modération.
Les Jacobins voyaient très bien qu’il ne s’agissait pas d’employer une force déjà existante, mais d’en créer une. Ils décrétèrent la nuit la levée immédiate de l’emprunt forcé, dont le produit serait distribué aux familles de ceux qui partaient, la création de l’armée révolutionnaire, à quarante sols par jour. Ce fut à qui enchérirait sur ces générosités. Tel voulait donner six francs aux ouvriers sans ouvrage ; tel faire des rentes aux volontaires qui partaient pour la Vendée. Chaumette eut pourtant le courage de faire une objection à cette débauche d’argent : « Et tout cela, dit-il, où le prendrons-nous ? » Ceux qu’on croyait corrompre en rougirent eux-mêmes. Il y eut des ouvriers qui dirent : « Nous ne demandons rien que d’être nourris sous les armes ; un peu de pain et de vin. »
Les Jacobins s’étaient bornés à répandre dans la nuit ces simples mots : « Que la Convention avait reçu froidement l’adresse de la Commune. Que la majorité de l’Assemblée était incapable de sauver le peuple… » — Les violents ajoutaient, dans l’espoir d’échauffer la foule, ce mensonge hardi : « Que l’on avait rétabli la commission des Douze. »
Bien loin de la rétablir, le Comité de salut public la fit désavouer à la tribune par Barère, par celui même qui en avait provoqué la création. Barère, dans une adresse au peuple, complimentait l’insur-