Comité. « Le renouvellement obligé, dit-il, limiterait le pouvoir de l’Assemblée ; laissons-le libre. À chaque membre d’exercer librement son droit. »
On remit le vote au lendemain ; et, le lendemain, un violent robespierriste, Jay-Sainte-Foy, dit insolemment : « J’entends demander l’appel nominal… Oui, on devrait le demander pour connaître ceux qui votent une mesure si favorable à l’ennemi. » Suivait un éloge hautain du Comité de salut public ; lui seul, il avait tout fait. L’Assemblée céda et le renouvela sans changement, sans condition.
Personne n’y perdit plus que le Comité lui-même. Il tombait irrémédiablement sous la royauté de Robespierre.
Toute-puissante aux Jacobins, pesante sur la Convention, elle était écrasante au Comité de salut public.
Elle s’était manifestée deux fois au dehors, à nu et sans ménagement :
Le 21 novembre, par le démenti qu’il donna à la Convention, sans égard au décret du 16 ;
Le 12 décembre, par la pression qu’il exerça sur les Jacobins, exigeant d’eux cet acte humiliant de versatilité, de chasser celui qu’ils venaient de nommer leur président.
L’autorité, c’était la Convention ; le pouvoir, c’étaient les Jacobins. Convention et Jacobins, autorité et pouvoir, tout avait plié. Un homme était plus autorisé que l’autorité, plus puissant que le pouvoir.
On se fait des idées absolument fausses de l’inté-