rieur du Comité de salut public. On se figure que les grandes mesures y étaient délibérées. Rien n’est moins exact. Ses registres ne relatent rien des choses les plus décisives ; leurs lacunes sont éloquentes. Elles suffiraient pour montrer, quand même on ne le saurait d’ailleurs, que les grandes affaires révolutionnaires n’étaient pas traitées en commun.
Robespierre, un en trois personnes, c’était le gouvernement.
La trinité dictatoriale, Robespierre, Couthon, Saint-Just, se suffisait à elle-même. C’était assez de trois signatures pour qu’un arrêté, un décret proposé fût estimé l’œuvre du Comité réuni. Il apprenait souvent par les journaux, non sans étonnement, qu’il avait voulu ceci, décidé cela.
Cette trinité pourtant s’appuyait ordinairement de la fixité de Billaud-Varennes, de la flexibilité de Barère, du furieux génie mimique de Collot d’Herbois.
Billaud, Collot, les deux terroristes, entrés le 6 septembre, étaient là pour veiller Robespierre, pour le perdre, si par la clémence il allait à la tyrannie.
La trinité gouvernementale, planant sur le tout, marchait par deux choses, nullement amies, mais qui la servaient à merveille.
Par Billaud, figure immuable de la Terreur hors des intérêts de parti, elle disait : « Je suis le gouvernement révolutionnaire. »
Par Lindet, Carnot, Prieur, Jean-Bon Saint-André,