Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/227

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monde lui restait fermé, les six cent mille lecteurs pour qui tirait le Père Duchesne (par exemple au 4 octobre). Sans l’amitié de Danton et de Desmoulins, il ne pouvait en décembre liguer les quelques millions d’hommes qu’on appelait indulgents, contre Chaumette et Clootz, qui devenaient indulgents.

Il y avait des bas-fonds où Robespierre ne regardait qu’avec terreur. Nul moyen ne lui coûta pour tuer les êtres bizarres qui avaient surgi sur ce sol ultra-révolutionnaire, Jacques Roux, par exemple. Eh bien, ce furieux Jacques Roux fut plus mauvais mort que vivant. Les Gravilliers, qui avaient en lui leur tribun, auraient-ils, en Thermidor, combattu sous le parti mixte ? Non sans doute, si Roux eût vécu ; il était incapable de tout compromis. De même le faubourg Saint-Antoine, si on n’eût détruit, éloigné ou négligé ses meneurs, n’eût pas gardé, en cette journée, la neutralité terrible qui livra à la mort la Commune et Robespierre. Celui-ci se trouva avoir détruit les agents qui le gênaient et qui pourtant l’auraient sauvé.