Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/299

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Ce discours, œuvre littéraire, académique, souvent éloquente, peu originale d’idées, commence par une grande prétention d’innovation : « Qu’y a-t-il de commun entre ce qui est et ce qui fut ?… Ne faut-il pas que vous fassiez précisément le contraire de ce qu’on a fait avant vous ? » etc. Cela dit, il ne donne guère que des banalités morales, tirées du Vicaire, savoyard.

Ce qui y choquera toujours les hommes vraiment religieux, c’est que la religion y est préconisée comme utile, recommandée pour l’avantage qu’y trouve la législation. Il ne faut pas croire qu’on fasse rien de sérieux par un tel utilitarisme. C’est ne rien faire ou mal faire, aller droit contre son but, que de donner ainsi Dieu comme un spécifique moral, salutaire aux maux dont la législation est la médecine.

Les catholiques, à qui la loi était si favorable (assurant leur liberté), n’en furent nullement contents. Ils espéraient mieux encore. Les Durand de Maillane, les Grégoire et autres espéraient que Robespierre ferait un pas plus hardi ; ils furent blessés surtout de ce que les nouvelles fêtes étaient placées au décadi. Ils auraient voulu le dimanche. Cette affaire leur tenait au cœur plus que tous les principes. Robespierre essaya de leur complaire par les arrêtés que la Commune prit en leur faveur. Elle abolit (floréal) les réunions qui se faisaient au dernier décadi de chaque mois. Elle permit aux marchands d’ouvrir leurs boutiques tout le décadi, c’est-