Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’équilibre, se jeta à gauche, demanda la tête d’Houchard et de Biron.

Deux têtes de généraux dans un tel moment, on n’en voyait pas l’à-propos. On l’eût mieux compris, comme avis sévère, dans une défaite ; mais la République apprenait de tous côtés des victoires. Le 24, on apprit la reprise de Toulon ; le 25 ou le 26, la bataille de Savenay et l’anéantissement de la Vendée ; le 30, les lignes de Wissembourg ; le 1er janvier, Landau débloqué, l’ennemi repassant le Rhin.

La proposition du Comité de salut public, faite le 26 décembre, pour examiner les réclamations des prisonniers et mettre à part les suspects, arrivait admirablement. Barère, avec beaucoup d’adresse, pour écarter tout soupçon de modérantisme, frappait d’allusions hostiles les molles propositions de Desmoulins, faisant parfaitement sentir qu’il ne s’agissait pas de clémence, mais de justice. Cette justice, le Comité la proposait sévère et forte, du haut de la victoire.

Robespierre ne craignit pas de parler contre. La seule raison qu’il donna, c’est que les deux comités ne pouvaient consacrer leur temps aux aristocrates. Il aima mieux sacrifier sa propre commission qu’il avait obtenue le 20. Billaud-Varennes, immuable contre tout adoucissement, fit voter la Convention, et contre le décret obtenu par Robespierre et contre le projet du Comité. Il demanda qu’on ne fît rien.

Tout fut fini. Les prisons durent, dès lors, aller s’encombrant, jusqu’à ce qu’elles crevassent et