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la tête même de l’aristocratie… De quel côté est l’indulgence ? »

4° Ils gardaient encore pour défense une proposition, violente en apparence, sage peut-être en réalité ; c’était de ne plus concentrer à Paris les jugements, les exécutions, de créer des tribunaux ambulants. Nul doute que l’horreur n’eût été moins grande. Rien n’était plus choquant, plus funeste à la République, que de centraliser la mort au point le plus lumineux de la France, au centre du monde civilisé.

Des mesures si vigoureuses avertissaient fortement le parti robespierriste, le poussaient vers l’action. Qu’il la voulût, et prochaine, une chose le fit assez connaître : des poudres destinées à l’armée du Nord s’étant présentées pour sortir à la barrière de la Villette, un officier d’Henriot, commandant du poste, prit sur lui d’empêcher la sortie. Pourquoi retenir ces poudres, si l’on ne voulait s’en servir ?

D’où partirait l’étincelle ? Des plus jeunes peut-être, de l’École de Mars. Ce que le Comité craignait le plus, c’était qu’on ne persuadât aux élèves qu’il se défiait d’eux, et que, par là, on ne les poussât peu à peu à l’action.

Il fit une chose très habile. Les canons que laissaient à Paris les canonniers qui partaient, il les envoya à l’École, les remit aux élèves pour leurs exercices. On a vu déjà plusieurs fois le goût tout particulier de nos soldats pour l’artillerie. Tour des