qu’un homme [sera le maître de la Convention ? »
Fréron : « Ah ! qu’un tyran est dur à abattre ! »
Billaud reprenait ici un bavardage très vague, au travers duquel peut-être Robespierre eût trouvé jour. Mais une masse de voix crièrent : « L’arrestation ! l’arrestation ! »
Thuriot la met aux voix. Décrétée à l’unanimité.
L’Assemblée tout entière se lève : « Vive la liberté ! vive la République ! »
« La République, dit Robespierre, elle est perdue ! Les brigands triomphent. »
Lebas : « Je ne partagerai pas l’opprobre de ce décret, je veux être arrêté aussi. »
« Oui, dit Fréron, Lebas, Couthon et Saint-Just. Couthon voulait, de nos cadavres, se faire des degrés pour monter au trône… »
« Moi, monter au trône ! » dit le cul-de-jatte en montrant ses jambes impotentes.
Cependant des deux côtés partaient des voix meurtrières.
De la droite, le royaliste Clausel : « Qu’on exécute le décret d’arrestation ! »
Le président : « Je l’ai ordonné ; les huissiers se sont présentés… Mais on refuse d’obéir. »
De la gauche, le jacobin Louchet : « À la barre les accusés ! Point de privilège ! Quand des membres furent arrêtés, ils descendirent à la barre ! »
Ils descendent en effet. Applaudissements frénétiques. L’Assemblée se croit libre enfin. Elle a vu passer son tyran au niveau de l’égalité.