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dominée par la question des subsistances. C’est d’elle qu’était sortie l’idée des banquets fraternels, qu’étouffèrent les robespierristes. Elle suivait l’influence de Dobsent et de Vaneck, hommes du 31 mai. Vaneck, homme secondaire avant Thermidor, joue après un grand rôle populaire ; c’est lui qui parle à la tête du peuple dans le mouvement de famine qui épouvanta la Convention en germinal an III.

La section Montmartre avait pour principal meneur un autre homme du 31 mai, le métallurgiste Hassenfratz, homme de fer, homme de forge, puissant sur les ouvriers. Depuis, professeur au Collège de France, il a été destitué en 1815.

Ces quatre sections néanmoins, dans leur opposition aux robespierristes, furent précédées par celle de l'Homme-Armé. Et celle-ci entraîna sa voisine, la section de la Maison-Commune, où étaient la Grève même et l’Hôtel de Ville ; de sorte que la Commune, à l’Hôtel de Ville, s’y trouva de bonne heure comme dans une île. Tout autour, les misérables rues de la Mortellerie et autres, quartier de famine, s’il en fut, étaient apparemment irritées par la cherté des vivres.

Tallien demeurait rue de la Perle, au Marais, précisément à la limite de la section de l’Homme-Armé. C’est lui très probablement qui, à huit ou neuf heures du soir, pendant que Robespierre était encore à l’hôtel de la police et de la mairie, fît savoir dans cette section : « Que la Convention était en