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Page:Michelet - OC, Légendes démocratiques du Nord, La Sorcière.djvu/426

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IX

SATAN MÉDECIN


La scène muette et sombre de la fiancée de Corinthe se renouvelle, à la lettre, du treizième au quinzième siècle. Dans la nuit qui dure encore, avant l’aube, les deux amants, l’homme et la nature, se retrouvent, s’embrassent avec transport, et, dans ce moment même (horreur !) ils se voient frappés d’épouvantables fléaux ! On croit entendre encore l’amante dire à l’amant : « C’en est fait… Tes cheveux blanchiront demain… Je suis morte, tu mourras. »

Trois coups terribles en trois siècles. Au premier, la métamorphose choquante de l’extérieur, les maladies de peau, la lèpre. Au second, le mal intérieur, bizarre stimulation nerveuse, les danses épileptiques. Tout se calme, mais le sang s’altère, l’ulcère prépare la syphilis, le fléau du quinzième siècle.


Les maladies du Moyen-âge, autant qu’on peut l’entrevoir, moins précises, avaient été surtout la