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III

LA FEMME DOIT PEU TRAVAILLER

Les véritables travailleurs qui savent que la mise en train est beaucoup, souvent presque tout, savent aussi qu’un travail coupé fréquemment donne peu de résultats. La femme, si maladive et interrompue si souvent, est un très mauvais ouvrier. Sa constitution mobile, le constant renouvellement qui est le fond de son être, ne permet pas qu’elle soit longtemps appliquée. La tenir tout le jour assise, c’est une grande barbarie.

Elle n’est guère propre au travail, même en sa pleine santé. Combien plus si elle est enceinte, dans ce grand travail de douleurs que souvent l’homme lui impose si légèrement ! Aux quatre premiers mois où l’enfant, flottant encore, l’agite comme du roulis d’un vaisseau en pleine tempête, aux cinq mois d’absorption où il boit sa mère et vit de son sang, enfin dans les trois mois au moins qu’il faut pour raffermir un peu les pauvres viscères arrachés,