Livre:Michelet - OC, L’Amour, La Femme.djvu
Apparence
Titre | Œuvres complètes de J. Michelet |
---|---|
Volume | L’Amour, La Femme |
Auteur | Jules Michelet |
Année d’édition | s.d. (1893-1898) |
Bibliothèque | Bibliothèque nationale de France |
Fac-similés | djvu |
Avancement | À corriger |
Série |
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Pages
L'Amour :
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La Femme (Autre édition, entièrement validée) :
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Table des matières :
TABLE DES MATIÈRES
L’AMOUR
INTRODUCTION
Pages
I. L’objet de ce livre
La question de l’amour précède logiquement celle de la Famille, de la Société, de l’État. — Le sens moral a baissé. — Goût des jouissances solitaires, alcools et narcotiques. — Polygamie de l’Occident. — Maladies du cerveau et de la matrice. — Les animaux mêmes tendent à l’union monogamique. — On a négligé l’étude des deux côtés essentiels de l’amour. — L’amour n’est pas une crise, un drame, mais une épopée. — Il donne prise à la volonté, à l’art.
II. La révélation de la femme
La mort a révélé la femme. — Les suicidés de Paris. — Des créateurs de la science. — La crise sacrée et fatale de la femme. — Elle se donne sans retour. — Pendant que sa fatalité apparaissait dans la science, sa personnalité a éclaté dans la littérature. — Elle a constaté sa personnalité par une guerre simulée. —
Mais elle ne veut qu’être aimée.
III. L’origine de ce livre
L’idée de ce livre remonte à l’année 1836. — Elle fut confirmée en 1844. — Confiance que la jeunesse témoigne à l’auteur. — Secours qu’il trouva dans l’amitié des illustres médecins. — Fatalité volontaire, habitudes, art d’aimer. — De la forme de ce livre.
IV. La délivrance mutuelle de l’homme et de la femme
L’Andromède délivrée, du Puget. — Délivrance
de la femme par l’homme. — Délivrance de l’homme par la femme. — Une femme et un métier. — La future épouse gardera le jeune homme.
LIVRE PREMIER. — création de l'objet aimé.
Combien elle diffère de l’homme. — Point où elle est supérieure.
Poésie de sa crise ordinaire. — Elle n’est point capricieuse, mais barométrique. — Combien elle a besoin de soins.
Elle est très mauvais ouvrier. — Ne faisant rien, elle fait tout.
L’évangile de la femme à l’homme. — La femme, c’est la fortune.
V. Ce que sera la fiancée
Riche ou pauvre. — De même race ? de même classe ?
VI. Faut-il prendre une française ?
L’Anglaise, l’Allemande, l’Espagnole, l’Italienne. — Raison, brillant, précocité de la Française. — Le mariage l’embellit.
VII. La femme veut la fixité et l’approfondissement de l’amour
Elle est, dans toute l’histoire, l’élément de fixité. — Pour elle, le but du mariage est le mariage (et la maternité secondairement). — Elle y met bien plus que l’homme ; donc tout changement est contre elle. — Épidémies accidentelles de changement, furie de toilette, etc. — La femme aimée est susceptible d’un renouvellement infini.
VIII. Il faut que tu crées ta femme. Elle ne demande pas mieux
L’amour moderne aime moins ce qu’il trouve que ce qu’il fait.
IX. Qui suis-je pour créer une femme ?
Le plus blasé peut aimer encore. — Le mariage est généralement une délivrance pour la fille. — La mère française a le tort d’être plus jolie que sa fille. — Le mariage et le bonheur embelliront celle-ci. — La femme (de dix-huit ans ?) sent que son mari (de vingt-huit ?) lui est triplement supérieur comme science, expérience et métier. — Il faut qu’on lui humanise la science. — Elle est vieille d’éducation, et lui, il est jeune.
LIVRE II. — initiation et communion.
I. — La maison du berger
Que peut-on sur la femme dans la société ? Rien. Dans la solitude ? Tout. — Il en sera autrement dans une société meilleure. — Solitude relative d’une dame de commerce en plein public. — L’amour veut, cependant, au début, quelque recueillement. — Ce que sera la petite maison.
(En droit romain.) Mariage, c’est consentement. — La nouvelle épouse est-elle suffisamment garantie par l’Église, l’État, la Famille ? Elle ne se confie qu’à lui.
Il doit être le protecteur de la jeune épouse contre lui-même. — La fille moderne est peu sanguine. — Prédominance du tempérament nerveux. — Méprises et défiances injustes. — Le trouble la rend souvent malade. — Il doit la soigner avant tout.
IV. — Le réveil. — La jeune maîtresse de maison
On doit lui ménager le repos et la solitude. — Elle visite la maison, l’ameublement, le jardin, préparés pour elle.
V. — Resserrer le foyer
Plus on est près et plus on s’aime. — Nos appartements sont trop divisés en petites pièces. — Les intérieurs de Rembrandt. — La présence de la jeune femme ne distrait nullement du travail.
VI. — La table
Ménager avec soin son changement de régime. — Il la nourrit, elle le nourrit. — Ils vivent l’un de l’autre.
VII. — Ils se serviront eux-mêmes
Tout au plus une bonne fille de campagne. — Du mari comme serviteur de la femme. — Pour celui qui aime, les réalités de la nature ne font nul tort à l’idéal.
VIII. — Hygiène
Combien il importe qu’au début il s’empare de celle qui va tellement s’emparer de lui. — Suivre attentivement le détail de sa vie physique. — La soigner discrètement, sans blesser ce qui lui reste des timidités de la jeune fille. — Vie des campagnes, etc.
IX. — De la fécondation intellectuelle
Elle désire appartenir encore plus, être possédée moralement. — Difficulté d’enseigner une femme. Il ne faut pas lui donner d’aliments indigestes. — Mettre en elle des germes vivants. — Trop
de lecture tanne l’esprit. — Qu’elle garde le « velouté de l’âge ».
X. — De l’incubation morale
La femme ne veut (et n’a aujourd’hui) aucun aliment que le cœur aimé. — Il faut, de son amour étroit, la mener au grand amour. — Elle est incapable de diviser et d’abstraire, ayant pour mission d’incarner. — Sa vie est toute rythmique et scandée de mois en mois. — Il faut respecter cette division du temps, profiter des périodes ascendantes. — Ne pas la fatiguer en temps d’orage. Elle pense en travaillant des mains. — Docile et non servile, elle couve le germe en silence. — Avantages du lit commun pour les communications morales, religieuses, etc. — Il faut une belle et noble cause pour fondre le jeune cœur.
LIVRE III. — De l’incarnation de l’amour.
I. — Conception
La femme est très noble dans l’amour. — Elle hasarde sa vie pour donner le bonheur à l’homme. — Elle suit bien moins l’attrait physique que sa bonté, son besoin de complaire, de consoler et de renouveler le cœur. — La conception doit être libre et volontaire.
II. — La grossesse et l’état de grâce
La femme rêve toujours un enfant surnaturel, et c’est ce qui doue l’enfant. — Le miracle du monde nouveau qu’elle porte. — Elle-même a reçu une seconde vie, et se trouve transformée. — Les enfances de la femme enceinte. — Toute la nature est pour elle, et la loi doit l’être aussi.
III. — Suite de la grossesse. — Le rival
La femme appartient déjà à l’enfant. — Son dévouement pour concilier deux devoirs. — Soumission et pureté.
IV. — Accouchement
Terreur du mari. — L’accouchée préfère la sage-femme, le mari le médecin. — Le péril a créé entre eux un nouveau lien. — État cruel de la femme. — Atlas de MM. Coste et Gerbe.
V. — Couches et relevailles
Le mari est la meilleure garde-malade. — Bonheur de la femme soignée par lui. — Ce qui devrait être la récompense de la femme, ce qui sera la récompense du mari.
LIVRE IV. — De l’alanguissement de l’amour.
I. — Allaitement et séparation
La femme mêle ses deux amours dans un demi-rêve. — L’enfant unit et sépare. — Il a pris la place du père.
II. — La papillonne
La femme va se serrant à un berceau, l’homme s’éparpillant dans l’infini. — La variété accablante du monde moderne conspire contre la femme et le foyer. —
Et cependant l’homme, en elle seule, garde l’étincelle.
III. — La jeune mère sevrée de son fils
Elle souffre de le voir malheureux aux écoles, et encore plus de l’y voir consolé. — Sa tristesse, au premier regard sur le monde.
IV. — Du monde. — Le mari a-t-il baissé ?
Par la spécialité et le métier, il est devenu plus fort, mais il a perdu
comme éclat et élévation. — L’homme moderne, ouvrier et créateur, n’a pas l’harmonie de l’homme antique (le héros). — Le monde préfère l’amateur et le favorise contre le mari auprès de la femme. — Est-il vrai que la femme soit la désolation du juste ? — Des romans. — L’homme fort n’a pas peur des romans. — Granville-la-Victoire.
V. — La mouche et l’araignée
Comment les femmes perdent les femmes. — Ruses ou demi-violences. — La femme trahit souvent son mari par attachement pour lui. — A-t-elle vraiment consenti ? — Des degrés infinis dont la volonté est susceptible. — Les tribunaux auraient besoin de l’assistance permanente d’un jury médical pour déterminer la part de la liberté et de la fatalité.
VI. — La tentation
La femme à l’apogée de la vie, de la santé. — La plus pure peut être troublée, aimer celui que son mari aime.
VII. — Une rose pour directeur
Qu’elle écoute sa conscience et les voix innocentes de la nature qui gareront sa pureté. — Humiliation de celle qui se sent très faible. — Recours à la confession conjugale. — La discipline conjugale demandée et refusée. — Elle est traitée avec douceur, éclairée et replacée dans la lumière de la raison. — L’erreur du cœur tient souvent à ce qu’il prend pour mérite unique de l’objet aimé une chose commune à un peuple, à une race, etc.
VIII. — Médication du cœur
Énormes conséquences qu’entraîne l’adultère de la femme. — Généralement elle est bien loin de les prévoir, elle pèche par étourderie et en a souvent de cruels remords. — Exemple. — La cause la plus ordinaire de sa chute est l’ennui, l’oisiveté. — Ne l’abandonnez pas, quoi qu’elle ait fait. — La femme, s’étant donnée entièrement au mariage et se trouvant transformée par l’imprégnation, perd infiniment au divorce. — Ne la frappez jamais, quoi qu’elle ait fait. — Du cas où sa conscience lui fait désirer l’expiation. — Le meilleur remède est de la tirer des mauvais milieux, de l’épurer et de la renouveler, s’il se peut, par l’émigration.
IX. — Médication du corps
Après la pléthore et la passion vient l’affaiblissement et la maladie. — C’est l’épreuve forte de l’amour. — Raymond Lulle et M***. — Désolation de la femme qui craint d’être un objet de dégoût. — Le mari seul doit la soigner. — Elle gagne déjà beaucoup à se sentir enveloppée par lui et à s’épancher avec lui. — Nulle médication sans confession. — La raffermir contre la mort. — Le mari doit être son prêtre, et, s’il se peut, son médecin. — Lui seul la connaît parfaitement, parce qu’en grande partie il l’a faite. — Rien ne relève plus la malade que de voir qu’elle est toujours aimée et désirée.
LIVRE V. — Le rajeunissement de l’amour.
I. — Seconde jeunesse de la femme
Elle a déjà faibli quand l’homme est au plus haut point de sa force. — Les succès même de son mari le séparent d’elle. — Il est d’autant plus exposé aux tentations du monde. — Elle devient son auxiliaire zélé, et comme un jeune camarade pour le sérieux et pour le plaisir. — Elle comprend sa pensée la plus difficile, et elle la lui rend embellie.
II. — Elle administre, gouverne le régime et le plaisir
La bonne Circé. — Elle surveille et soigne religieusement l’alimentation de son mari. — Elle le préserve d’excès. — L’homme
désire plus, et plus tard dans la vie. — Pour l’homme fatigué, attristé, plaisir c’est consolation. — Une bonne femme, c’est la gaieté, c’est l’enfant de sa maison et sa Divine Comédie.
III. — Elle affine l’esprit ou rend l’étincelle
L’épouse calme, harmonise l’esprit, donne toute lucidité aux facultés
inventives. — Le Moyen-âge lui-même n’a fait ses trois grandes œuvres que par des hommes mariés. — Des abstinences consenties ; élan du Puget au matin. — Le contact de la femme pure purifie. — L’amour, ajourné par l’amour, prend en elle l’essor du sublime.
IV. — Il n’y a point de vieille femme
Les grands artistes modernes ont senti profondément la beauté de la bonté, et ont peint de préférence la femme souffrante et déjà mûre. — Le visage vieillit bien avant le corps. — L’ampleur des formes est favorable à l’expression de la bonté. — Une génération qui n’aimerait que la première jeunesse et ne serait pas policée par le commerce des dames resterait grossière. — Une femme qui aime et qui est bonne peut, à tout âge, donner le bonheur, douer le jeune homme.
V. — Les aspirations de l’automne
Tristesses et craintes de la dame mûre : être séparée par la mort ? Vieillir et ne pas justifier l’illusion persévérante de celui qui aime ? Comment on peut se faire belle. — Supériorité de cette beauté acquise, qui n’est point un hasard de race, de famille, etc. — Combien de choses gracieuses étaient impossibles à la jeunesse.
VI. — L’unité est-elle obtenue ?
Chaque âge a amené un degré de plus dans l’union. — Tout désir
est d’abord une idée ; l’amour peut toujours se renouveler par les idées, donc le temps n’est pas son obstacle. — Le seul obstacle à l’union absolue est dans l’essence de l’amour ; tant qu’ils vivent, ils restent deux. — La femme incline à la Grâce et suit l’homme difficilement dans la ligne de la Justice.
VII. — La mort et le deuil
La mort a suivi ce livre pour raffermir l’amour et le continuer. — C’est à l’homme de mourir, à la femme de pleurer.
VIII. — De l'amour par delà la mort
Le semblable rejoint le semblable. — En devenant semblable à celui qu’on perd, on le rejoint. — La veuve est son âme attardée. — Elle garde sa mémoire, conserve, multiplie ses amis, l’aime de plus en plus dans le progrès de sa légende.
ÉCLAIRCISSEMENTS
Des trois parties qu’aurait un livre complet sur l’amour, l’auteur n’a donné dans ce volume que la seconde. — Il regrette de n’avoir pu développer les chapitres de culture, d’éducation, de discipline morale. — De ses notes, infiniment trop nombreuses, il ne donne que les suivantes.
I. — Coup d’œil sur l’ensemble du livre
Et spécialement sur les rajeunissements de l’Amour.
II. — L’auteur est-il excusable de croire qu’on peut aimer encore ?
Chiffres officiels sur la diminution des mariages, etc. — Quoique
l’Europe soit malade, elle a quelque raison d’espérer. — La mort de l’empire romain fut précédée d’un grand obscurcissement et d’une défaillance d’esprit. Mais, ici, la lumière et l’invention augmentent. Depuis 1800, progrès moral dans le culte des morts et l’amour de la nature. L’immense majorité des Français et des Européens n’a aucune connaissance des vices à la mode. — Le jeune homme du monde ne peut espérer prendre une position forte qu’en concentrant mieux la vie et s’appuyant au foyer.
III. — La femme réhabilité et innocentée par la science
Tous les Pères, d’après les traditions hébraïques, condamnent la femme et la déclarent impure. — La chimie a constaté qu’elle est pure. — La physiologie a montré qu’elle est constamment une blessée, une malade. — À ce titre, elle a toujours, en justice, une grave circonstance atténuante. — La peine de mort ne peut être appliquée aux femmes. — Peut-on arrêter une femme enceinte sans risquer de faire deux assassinats ? — Les anciennes lois allemandes lui permettent de petits vols. — Vœu pour que chaque Cour d’assises
ait l’assistance permanente d’un jury médical. — Il faut que la justice devienne une médecine, et que la médecine devienne une justice et une morale.
IV. — Des sources du livre de l'amour et de l’appui que la physiologie donne ici à la morale
Les littérateurs m’ont peu servi (Senancour, Balzac, etc.), mais beaucoup les médecins. — Sous des formes dures, cyniques et matérialistes, ils n’en ont pas moins fondé récemment une des plus grandes choses de l’âme, ce qu’on peut appeler (en ce qui concerne la femme) le dogme de la Pitié. Ils ont humanisé le mariage, écarté ce qu’il conservait de barbarie matérielle. — Ils ont démontré que ce que l’on appelait impureté est la blessure mensuelle de l’amour et la fécondité même. — Ils ont établi que, du plus bas au plus haut, des moindres êtres aux premiers, la fécondation n’est point chose éphémère, mais durable, souvent pour un long avenir. Principe physique qui consacre la fixité du mariage. — L’amour implique l’essor vers l’infini et l’élan dans l’éternité.
LA FEMME
INTRODUCTION
Pages
I. — Pourquoi l’on ne se marie pas
Misère de la fille pauvre, l’amour au rabais. — Orgueil de la fille, dotée, la forte personnalité de la Française augmentée par nos lois de succession. — Son éducation religieuse.
II. — L’ouvrière
Vie terrible de la paysanne. — Elle se réfugie dans les villes. — La domestique. — Combien l’ouvrier est moins misérable que l’ouvrière. — La machine à filer la machine à coudre. Enquête. La couseuse ne peut gagner que dix sous. — L’homme prend les métiers de la femme, et elle ne peut faire ceux de l’homme. — Elle ne peut que mourir ou descendre dans la rue.
III. — La femme lettrée
Gênes et misères de la femme seule. — Les examens. — La gouvernante. — La femme de lettres. — Le cercle de feu. — Les servitudes de l’actrice. — L’humilité. — La dame au camellia plus misérable que la fille publique.
IV. — La femme ne vit pas sans l’homme
Étude anatomique du cerveau. — Combien l’anatomie humanise et moralise. — Le carnaval remplit de femmes les hôpitaux et les cimetières. — Destinée et mort d’une femme. — Elle eût vécu si elle eût eu un foyer. — Comment le livre de la Femme continue le livre de l’Amour.
LIVRE PREMIER. — DE L’ÉDUCATION.
I. — Le soleil, l’air et la lumière
Le cerveau de l’enfant est transfiguré en un an par la lumière. — Il lui faut beaucoup de lumière et un jardin. — Les petits jardins aériens de Paris.
II. — L’échange du premier regard et le commencement de la foi
L’enfant ne vivrait pas sans l’idolâtrie de la mère. — L’Extase, de Corrège. — L’Allaitement, de Solari.
III. — Le jeu. L’enfant enseigne la mère
La révélation de Frœbel. — L’éducation n’est pas une gêne, mais une délivrance du chaos tumultueux où l’enfant se trouve d’abord. — Il faut lui mettre en main des formes élémentaires et régulières, comme celles des cristaux, qui lui permettent de bâtir, puis le faire jardinier.
IV. — Combien l’enfant est fragile et sacré
Mortalité immense des enfants. — Il faut les amener lentement à la fixité d’une vie d’études. — Mes études anatomiques. — Extrême beauté du cerveau de l’enfant. — À quatre ans, l’appareil nerveux est complet pour la sensibilité et le mouvement. — Cette mobilité fatale de l’enfant doit être ménagée à tout prix.
V. — L’amour à cinq ans. — La poupée
La poupée est : 1o une maternité ; 2o le premier amour ; 3o le premier essai d’indépendance. — Histoire de trois poupées.
VI. — La femme est une religion
L’éducation de l’homme, c’est d’organiser une force, de créer un créateur. — Celle de la femme, de faire une harmonie, d’harmoniser une religion. — Le but de la femme ici-bas, c’est l’amour, la maternité, ou cette maternité qu’on appelle éducation. — Ce qui la rend très pure, c’est qu’en elle la maternité domine et élève l’amour. — Pureté physique et morale, d’éducation, d’alimentation.
VII. — L’amour à dix ans. — Les fleurs
La fleur végétale et la fleur humaine s’harmonisent, parce qu’elles sont contraires, et se complètent. — Point de bouquet, mais une fleur. — Point de fleur, mais une plante dans son développement successif. — Le cycle de l’année. Le blé et la vigne. Martyre de Grain-d’Orge et de Jean Raisin. — Comment nous devons (homme et plantes) mourir pour nourrir les autres.
VIII. — Le petit ménage. Le petit jardin
La cuisine continue la maturation naturelle du soleil. — C’est comme un autre allaitement, l’une des plus hautes fonctions de l’épouse et de la mère. — Échanges et circulus de la vie entre la cuisine et le jardin. — Que l’enfant apprenne l’humble et sévère condition de la vie : Mourir constamment, vivre de la mort. — Qu’elle fraternise avec toute vie animale, et saisisse un premier rayon de l’Amour créateur. — Elle a été heureuse jusqu’ici (treize ans), car elle a toujours créé.
IX. — Maternité de quatorze ans. — La métamorphose
Comment sa mère l’a confessée chaque soir. — Son trouble (vers quatorze ans). — On donne pour aliment à sa sensibilité l’amour des petits enfants. — La révélation du sexe ne trouble pas celle qui déjà est instruite des lois universelles de la nature.
X. — L’histoire comme base de foi
L’étude spécialement féminine est celle de la Nature. — Cependant l’Histoire est nécessaire aux deux sexes comme base morale. — Combien la femme a besoin que sa foi soit solidement fondée. Elle trouve ce fondement dans l’accord du genre humain sur le devoir et sur Dieu. — Pour préparer la jeune fille à cette étude morale, il faut des lectures très pures, virginales, et colorées de la lumière du matin. — Le génie matinal d’Homère. — La Bible de la lumière, le peuple des purs.
XI. — La Pallas. — Le raisonnement
Musée des sculptures. — Comment la Grèce a substitué aux tâtonnements prophétiques de l’Orient les méthodes directes et certaines du raisonnement inventif, la Vierge d’Athènes enfante le monde des sciences. La haute et pure sphère de Raison. Bonheur suprême de la pureté.
XII. — La « Charité » d’André del Sarte
Nous avons ajourné l’amour tantôt par homœopathie, tantôt par allopathie. — Le danger du cœur, au moment où il s’attendrit pour Dieu. — Nouvel ajournement de l’amour : on lui montre les misères du monde. — Le haut symbole italien : Ivresse héroïque de la charité.
XIII. — Révéluation de l’héroïsme
Combien le soin des enfants pauvres élève la jeune fille, lui donne le sens des réalités sérieuses, l’éloigne du monde. Elle met toute sa foi dans son père. Il lui enseigne la justice dans l’amour (à n’aimer que le plus digne). Il lui révèle le martyre et la tragédie du siècle. Il ne lui permet pas de se prendre uniquement à la famille et de renoncer au mariage.
LIVRE II. — LA FEMME DANS LE MARIAGE.
I. — Quelle femme aimera le plus ? Celle de race différente ?
Les races énergiques sortent d’éléments très opposés (exemple, le nègre et le blanc), ou identiques (exemple, les Grecs antiques, nos marins de France, etc.). — Bonté ardente de la femme noire. Héroïsme de la femme rouge.
II. — Quelle femme aimera le plus ? Celle de même race ?
On a fort exagéré les facilités et les avantages des croisements. Avantage et inconvénient d’épouser une Française. Précipitation odieuse et immonde du mariage actuel. Les mariages entre parents fortifient les forts, affaiblissent les faibles. Si la parente n’est pas spécialement élevée pour toi, l’étrangère, élevée par toi, s’associera davantage.
III. — Quel homme aimera le mieux ?
Que la mère prenne garde de rendre son futur gendre amoureux d’elle-même. Qu’elle élève son idéal, et choisisse pour sa fille un homme de foi et d’énergie productive. La puissance incalculable de création que montre ce siècle tient à ce que la science lui a assuré sa marche et lui a mis sous les pieds le solide terrain de la certitude.
IV. — L’épreuve
La fiancée doit commander et soutenir son amant dans l’attente, le’garder par l’amour, de concert avec sa mère. Danger de la méthode anglaise, qui compromet aveuglément la fille.
V. — Comment elle donne son cœur
Les mères françaises sont imprudentes par excès de prudence. Elles n’aiment que les hommes finis. Il faut prendre l’homme amoureux (qu’est-ce que l’amour ?) et l’homme héroïque, s’il se peut.
VI. — Tu quitteras ton père et ta mère
La jeune fille s’arrache à la famille. — Quel jour on doit la marier. — Ménagements infinis qu’on lui doit. — La noce n’est nullement une consommation, une fin ; c’est le commencement d’une longue initiation qui doit durer autant que la vie.
VII. — La jeune épouse. Ses pensées solitaires
Il ne faut pas l’obséder, mais la laisser se raffermir. Son dévouement. Le bonheur d’obéir. L’attente du retour.
VIII. — Elle veut s’associer et dépendre
La possession augmente l’amour. La femme veut être possédée davantage — par l’association aux affaires et aux idées.
IX. — Des arts et de la lecture
Chaque art ouvre un nouvel organe d’amour. — La femme reçoit des idées par des sens qui ne sont point ceux de l’homme. — Le mari, et non le père, peut faire son éducation. — Peinture, musique. Les Bibles de l’histoire et de la nature. — On doit révéler à la femme les hautes légendes primitives qui reslent au-dessus de tout.
X. — La grande légende d’Afrique. — La femme comme dieu de bonté (fragment de l’Histoire de l’Amour).
Isis, Osiris, Horus. — La mort des dieux. — Toute-puissance de la femme qui, par la force de la douleur et du désir, rend la vie à l’âme aimée, ressuscite son dieu et le monde. — Le Jugement et la renaissance des bons.
XI. — Comment la femme dépasse l’homme
La femme dispensée du métier et de la spécialité, garde à l’homme un trésor de noblesse et de rajeunissement. Elle a des octaves de plus dans le haut et dans le bas, mais elle a moins les qualités moyennes qui font la force. Elle ne crée pas l’art, mais l’artiste. Elle comprend rarement les créations laborieuses de l’homme. Parfois l’amitié l’éloigne de l’amour. — Comment elle pourrait relever l’homme dans ses fatigues morales.
XII. — Les humilités de l’amour. Confession
Celui qui aime ne doit pas permettre à l’objet aimé une abnégation trop complète. — L’homme ne doit prendre sur la femme nul ascendant non consenti, ni l’ascendant magnétique, ni celui de la crainte. Du coup d’État domestique. Y substituer le gouvernement de l’entente cordiale et de la confiance. — La femme a besoin d’épanchement et de confession. S’aimer, c’est se donner puissance l’un sur l’autre en se disant tout.
XIII. — La communion de l’amour. Offices de la nature
Dieu est la haute nécessité de la nature. — La communion de l’amour vrai donne une vraie lueur de l’éternel Amour. — La femme est une religion, et, dans les éclipses religieuses, nous garde le sentiment de Dieu. — Vie religieuse d’une famille dans un dimanche d’hiver.
XIV. — Suite. Offices de la nature
Les deux pôles de la religion (la loi, la cause), sont représentés, soutenus par l’homme et la femme. — Comme agent de la Cause aimante, elle a le côté le plus tendre du pontificat. Elle sait les heures sacrées et du jour et de l’année, le rituel de la nature en chaque pays, les vrais psaumes de la contrée. — Fêtes de la renaissance. Fêtes des Fleurs, de la Moisson, de la Vendange.
LIVRE III. — LA FEMME DANS LA SOCIÉTÉ.
I. — La femme comme ange de paix et de civilisation
Combien la vue d’une femme rassure dans les pays sauvages. — L’âge émancipe la femme et lui permet un ministère de bonté et de sociabilité. Elle met dans les salons la vraie liberté, fait valoir tout le monde, protège les timides.
II. — Dernier amour. Amitié des femmes
La veuve ne veut pas se remarier ; mais la nature, la famille peuvent l’y obliger. — Le mari mourant doit prévoir pour elle et, s’il se peut, la léguer au proche parent (selon l’esprit). — Adoption. Le fils spirituel. — Elle protégera la jeune femme, réunira les époux séparés.
III. — La protectrice des femmes. Carolina
En mariant les femmes déportées et faisant des familles de ce qui n’était qu’individus, Carolina Home a fondé solidement la grande colonie d’Australie.
IV. — Consolation des prisonnières
Les crimes des femmes sont rares, et, le plus souvent, involontaires. La vie désolante qu’elles mènent les pousse au mal. La régénération des prisonnières ne s’opérera que par l’air, le soleil, la vie demi-rurale, la colonisation, le mariage. Nulle voix officielle ne peut agir sur elles. Il faut la bonté, l’expérience et la pénétration d’une dame qui connaisse le monde. Elle doit demander pour les prisonnières mariées la consolation de voir leurs maris.
V. — Puissances médicales des femmes
Histoire de madame Lortet. — La femme est le médecin naturel des pays où il n’y a pas de médecin. — Elle ne peut le suppléer en tout, mais elle est son auxiliaire naturel. — Le vrai médecin est un en deux personnes, homme-femme. Elle continue par la confession et la divination. — Elle trouve en ses propres douleurs un remède homœopathique. — Ses visites aux malades (si solitaires) des hôpitaux.
VI. — Les simples
De l’immortalité de l’âme. — La mort du corps n’est que son passage à la vie végétale. La mort est une fleur. — Nos vieux simples des Gaules. — La femme s’harmonise à leurs puissances vivifiantes, est leur intermédiaire entre elles et l’homme.
VII. — Les enfants. — La lumière. — L’avenir
Vif attrait qu’ont les orphelins pour la femme restée sans famille. Orphelinat demi-rural, dirigé moralement par la dame âgée. Elle garde et marie l’orpheline, idéal de simplicité noble qui affranchira l’avenir. L’àme bénie remonte à Dieu dans la lumière.
ÉCLAIRCISSEMENTS
I. —
Caractère moral de ce livre.
II. —
Éducation. Ateliers et jardins d’enfants.
III. —
De la justice dans l’amour et des devoirs du mari.
IV. —
La Femme dans la société.
FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES
PARIS. IMP. E. FLAMMARION, RUE RACINE, 26.