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III

LA NOCE

C’est l’heure. Sa mère la quitte, en versant quelques larmes. Moi je ne la quitte pas encore. J’ai un mot à te dire, que ne sait pas sa mère.

Ne t’impatiente pas, et ne me maudis pas. Ce n’est pas moi qui te regarde. Elle est entrée sans crainte, elle t’aime tant ! Elle a l’assurance modeste que donne la pureté. Mais enfin elle est bien troublée, pardonne à la nature… Son pauvre petit cœur bat si fort, qu’on en voit le battement… Un moment, je te prie, laissons-la se remettre un peu, et respirer.

Ce mot est celui-ci :

Je te fais et te constitue son protecteur contre toi-même…

Oui, contre toi. Ne te récrie pas tant… Contre toi, car, à cette heure, tu es l’ennemi.

Un ennemi doux, respectueux et tendre. Abrégeons les choses fades que dirait un homme du monde sur les bonnes manières qu’ont alors et tou-