Page:Michelet - OC, La Montagne, L’Insecte.djvu/251

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Réclamation effrayante par le nombre des réclamants Qu’est-ce que la petite tribu des oiseaux, ou celle des quadrupèdes, en comparaison de ceux-ci ? Toutes les espèces animales, toutes les formes de la vie, placées en présence d’une seule, disparaissent et ne sont rien. Mettez le monde d’un côté, de l’autre le monde insecte : celui-ci a l’avantage.

Nos collections en contiennent environ cent mille espèces. Mais, en songeant que chaque plante pour le moins en nourrit trois, on trouve, d’après le nombre des plantes connues, trois cent soixante mille espèces d’insectes. — Chacune, ne l’oubliez pas, prodigieusement féconde.

Maintenant rappelons-nous que tout être nourrit des êtres à sa surface, dans l’épaisseur de ses solides, dans ses fluides et dans. son sang. Chaque insecte est un petit monde habité par des insectes. Et ceux-ci en contiennent d’autres.

Est-ce tout ? Non ; dans les masses que nous avions crues minérales et inorganiques, on nous montre des animaux dont il faudrait mille millions pour arriver à la grosseur d’un pouce, lesquels n’en offrent pas moins une ébauche de l’insecte, et qui auraient droit de se dire des insectes commencés. — En quel nombre sont-ils, ceux-ci ? Une seule espèce de ses débris fait une partie des Apennins, et de ses atomes a surexhaussé l’énorme dos de l’Amérique qu’on appelle Cordillère.

Arrivés là, nous croyons que cette revue est finie. Patience. Les mollusques, qui ont fait tant d’îles dans