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LES FEMMES DE LA RÉVOLUTION

les Girondins, dès lors perdus sans ressource, et que personne ne pouvait sauver.

Un minime accident lui fut très fatal. La Convention avait porté une loi très sévère contre les accaparements. On dénonça Robert comme ayant chez lui un tonneau de rhum. Il eut beau protester que ce très petit baril était pour sa consommation. On n’en déblatéra pas moins aux Jacobins contre Robert l’accapareur’, charmé qu’on était de couler à fond les vieux Cordeliers.

Quoi qu’en dise Mme Roland, ni Robert ni sa femme ne s’étaient enrichis. La pauvre femme, après la Révolution, vécut de sa plume, comme auparavant, écrivant pour les libraires force traductions de l’anglais et de temps en temps des romans : Amélia et Caroline, ou l’amour et l’Amitié ; Alphonse et Mathilde, ou la Famille espagnole ; Rose et Albert, ou le Tombeau d’Emma (1810). C’est le dernier de ses ouvrages, et probablement la fin de sa vie.

Tout cela est oublié, même son Histoire d’Élisabeth. Mais ce qui ne le sera pas, c’est la grande initiative qu’elle prit pour la République le 17 juillet 1791.