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Page:Michelet - OC, Les Femmes de la Révolution, Les Soldats de la Révolution.djvu/405

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HOCHE

de ses triomphes. Il écrivit au général Berthier : « Je dois me féliciter avec tous les Français de la bonne nouvelle que vous me transmettez. » Et au Directoire : « L’armée de Sambre-et-Meuse a accueilli la nouvelle de la paix avec la plus douce émotion. »

Il prêtait à Bonaparte les hautes vertus de dévouement et d’abnégation qui étaient en lui. Sa grande âme ne donnait accès qu’à deux sentiments l’amitié, l’admiration. On le vit bien lorsque les patriotes reprochèrent au Directoire de soutenir en Bonaparte, non pas un général, mais un vrai tyran de l’Italie qui, sans compter avec la République, agissait de sa tête, soutenait les despotes, le Piémont, le pape, etc. Ils demandaient qu’il fût rappelé, arrêté. Mais par qui arrêté, à la tête des troupes, de l’enthousiaste armée d’Italie ? Par qui ? Par le général Hoche.

Hoche fut indigné de ce bruit. Bonaparte semblait son ennemi et avait toujours eu de mauvais procédés pour lui. Dans le même temps les partisans du futur empereur faisaient publier la gravure où l’on voit Bonaparte très grand (il était petit), qui montre la carte d’Italie d’un geste vainqueur ; Hoche, petit (nous avons dit qu’il était très grand), montre Quiberon, triste et comme s’excusant.

Tout cela ne fit que tenter le cœur de Hoche, et par une sublime imprévoyance il se déclara le garant, il se fit la caution de celui qu’il appelait son frère d’armes. Dans une belle lettre il répond en termes magnifiques du patriotisme de Bonaparte : « Ah ! brave jeune homme, quel est le militaire républicain qui ne brûle de l’imiter ? Conduis à Naples, à Vienne, nos armées victorieuses. Réponds à tes