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LES GUETTES DE DÉLIVRANCE


III


La guerre que firent ces premières armées de la Révolution fut une guerre sainte s’il en fut jamais, une guerre de foi et d’amour, une guerre véritablement pacifique, car elle voulait fonder la paix du monde.

La liberté n’y frappait les peuples esclaves qu’en brisant leurs chaînes. Pour leurs balles et pour leurs boulets, on leur apportait le bienfait des lois. Toutes ces guerres s’inspiraient de cette pensée si attendrissante, si vraie alors : Que le monde en ce moment avait le même cœur et voulait la même chose ; qu’il s’agissait d’écarter, le fer à la main, les barrières de tyrannie qui nous séparent barbarement ; et que, ces barrières abaissées, il n’y avait plus d’ennemis ; ceux qui se croyaient les nôtres allaient se jeter dans nos bras !

Ce qui emplissait tous les cœurs, c’était la pitié, non la haine. La parole de Voltaire, « l’humanité », était le mot d’ordre et la loi.