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LES FEMMES À LA FÉDÉRATION

Ce rôle, quasi pontifical d’une femme, d’une digne mère, ne doit pas nous étonner. La femme est bien plus que pontife : elle est symbole et religion.

Ailleurs, ce fut une fille, jeune et pure, qui, de sa main virginale, tira du soleil, par un verre ardent, le feu qui devait brûler l’encens sur l’autel de la Patrie.

La Révolution, revenant à la nature, aux heureux et naïfs pressentiments de l’Antiquité, n’hésitait point à confier les fonctions les plus saintes à celle qui, comme joie suprême du cœur, comme âme de la famille, comme perpétuité humaine, est elle-même le vivant autel.