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Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/83

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fès, novices, élèves, de leurs confrères ou camarades, qui peuvent les dénoncer. De honteuses précautions sont prises contre les membres les plus graves, les plus éprouvés[1].

Sombre intérieur ! combien je les plains !… Mais l’homme, si mal au dedans, ne doit-il pas être d’autant plus actif au dehors, n’y doit-il pas porter une dangereuse inquiétude ? Ce terrible esprit de police, le seul moyen qu’il ait d’en moins souffrir, c’est de le mettre partout.

Une telle police, appliquée à l’éducation, n’est-ce pas une chose impie ?… Quoi ! cette pauvre âme qui n’a qu’un jour entre deux éternités, un jour pour devenir digne de l’éternité bienheureuse, vous mettez la main dessus pour rendre l’enfant délateur, c’est-à-dire semblable au diable, qui fut, selon la Genèse, le premier délateur du monde !

Tous les services que les jésuites ont pu rendre<refname=p71>Et ils en ont rendu certainement, dans cet entr’acte des études, </ref>, ne peuvent laver ceci. Leur méthode même d’ensei-

  1. Police et contre-police. Le confesseur même espionné par sa pénitente, qu’on lui envoie parfois pour lui faire des questions insidieuses ! une femme, servant tour à tour d’espion à deux hommes jaloux l’un de l’autre… Enfer sous l’enfer !.. Où est le Dante qui aurait trouvé cela ? .. La réalité est bien plus vaste et plus terrible que toute imagination !… — Ce genre d’espionnage n’est pas dans la règle, mais dans la pratique.