Page:Michiels - Études sur l'Allemagne, renfermant Une histoire de la peinture allemande, 1845.djvu/290

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leur silencieux auditeur qu’on avait de lui l’opinion la plus favorable. Cette découverte lui rendit un instant la gaîté; il eut conscience du génie qui devait l’entourer d’un éclat immortel, et sa gloire future illumina sa destinée présente.

Mais une vague consolation ne lui suffisait pas; il avait besoin de secours effectifs. Un poème assez considérable intitulé : le Démon de l’amour, se trouvait alors dans ses papiers. Les chagrins qui l’agitèrent plusieurs années lui firent perdre le manuscrit, et il ne nous en reste pas une ligne.

En ce moment, toutefois, il le possédait encore et, dans sa détresse, il l’offrit au libraire. Il demandait 25 florins (53 francs 15 centimes). On ne voulut pas lui en donner plus de dix-huit; il ne les aurait pas obtenus chez nous. Cette lésinerie accrut sa douleur, et il remporta son travail. Ils allaient donc se trouver sans argent et sans ressources, lorsque la mère de Streicher lui envoya 70 francs. Un poète ancien lui eût dressé des autels. Ils abandonnèrent sur l’heure une ville où tous les prix sont fort élevés, et se rendirent à Mayence. De là, ils gagnèrent en longeant les bords du Rhin le petit village d’Oggersheim, situé à une lieue environ de Manheim. Ils y dépenseraient moins, y seraient plus tranquilles et mieux soustraits aux recherches. L’auteur des Brigands aurait dû se mettre à corriger Ficsco dès son arrivée. Mais pendant son excursion il avait conçu le