Page:Michiels - Études sur l'Allemagne, renfermant Une histoire de la peinture allemande, 1845.djvu/292

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Tous les artistes ont éprouvé de ces paresses et de ces dégoûts durant certains travaux. Leurs faibles ressources diminuaient cependant d’une manière inquiélante. Si Schiller ne terminait au plus vite, ils allaient se trouver dans un cruel embarras. Il y mit donc la dernière main, et vers le commencement de novembre, la pièce fut livrée au baron de Dalberg. Cette circonstance remplit l’auteur d’une joie bien naturelle : son drame devait le tirer de la misère. Un autre motif se joignait d’ailleurs à celui-là. Son créancier de Stultgardt le pressait d’acquitter sa dette et il espérait maintenant pouvoir bientôt solder le compte. Les intérêts avaient élevé le chiffre à 200 florins. Tant qu’il avait habité le Wurtemberg, il avait pu faire reculer le terme du payement ; sa famille le couvrait de sa garantie ; mais son évasion inquiéta le prêteur, et il réclamait la somme avec tant d’exigence que le répondant de Schiller, n’ayant pas les moyens de le satisfaire, pouvait être mis en prison d’un moment à l’autre. L’infortuné dramaturge appelait donc de tous ses vœux l’heure où il lui serait permis de tranquilliser ce digne homme.

Le baron avait promis d’envoyer sa réponse dans deux ou trois jours. Une semaine, puis une autre, puis un mois presque tout entier s’écoulèrent néanmoins, sans que l’on apprît sa décision. Enfin l’oracle daigna parler. « La nouvelle tragédie, malgré les changements, ne lui somblait point