Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 1.djvu/144

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L’armée de Zaboï est réjouie par le butin ; la victoire les exalte.

» — Frère, regardez, avec l’aide des dieux nous avons vaincu nos ennemis. Qu’un escadron coure à gauche, l’autre à droite ! Que les chevaux hennissent dans toute la forêt. Fondez sur l’ennemi de tous côtés ; chevaux agiles, partez sur les traces de nos ennemis, portez leur vengeance. Zaboï, toi, lion terrible, n’épargne pas le sang des mécréants.

» Zaboï jette son bouclier : d’une main il tient la massue et de l’autre le glaive, à travers l’ennemi il se fraye une route. Les chevaux hennissent dans toute la forêt. On poursuit l’envahisseur, on le poursuit dans tout le pays.

» Un fleuve mugit devant eux, les vagues sautent sur les vagues, et tous les guerriers y tombent l’un sur l’autre, ils se poursuivent à travers les îlots écumants. L’onde engloutit les étrangers en foule, mais elle porte tous les siens au rivage, elle porte tous les siens.

» À travers les pays, en long et en large, le milan étendant ses vastes ailes donne la chasse aux oiseaux. Ainsi les guerriers de Zaboï parcourent le pays, et l’ennemi est foulé aux pieds par les ehevaux. La nuit, au clair de lune, on les poursuit ; le jour, à l’éclat du soleil, on les poursuit, et de nouveau à l’ombre de la nuit et à la lueur de l’aube matinale.

» Un fleuve mugit devant eux, les vagues sautent sur les vagues, et de tous les côtes les guerriers y tombent, ils se poursuivent à travers les vagues écumantes. L’onde engloutit une foule d’étrangers, mais