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Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 1.djvu/67

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débouchant dans la vallée de Prypetz, elles couvraient tout le pays ; de l’autre, au-delà du Borysthène, elles touchaient aux forêts de la Moscovie, et par ces dernières aux forêts de l’Oural. C’est le pays des bois par excellence. Il paraît que toutes les bêtes fauves descendirent de l’Asie par cette voie de verdure, et que plusieurs des animaux aujourd’hui très rares en Europe y résident encore en grand nombre ; tels sont les ours, les loups, les élans. Dans la forêt de Bialowiez, on voit encore le byson, dernier échantillon d’une race qui a complètement disparu du continent européen. La vie de ces antiques représentants de la Slavie est protégée par les lois.

Vers la mer Baltique, au nord de la zone de forêts dont nous venons de parler, s’étend une longue ligne de quatre à cinq cents lacs, depuis le lac Goplo jusqu’à celui de Peypus. D’immenses nappes d’eau, presque partout reliées entre elles par des canaux et des rivières, séparent le sol slave proprement dit du sol finois et du sol lituanien. Au Nord, entre cette ligne de lacs et la Baltique, s’avançaient les Finois ; à l’est, maîtres de toutes les terres avoisinant la Pologne, les Lithuaniens débouchaient par les forêts sur le territoire slave.

Les oiseaux aquatiques passent par ces pays de lacs et de marais pour se diriger vers l’Europe. Le renne était un des antiques habitants de ces contrées, lesquelles étaient anciennement infestées d’animaux voraces, entre autres du rat voyageur, qui s’aventurait quelquefois jusqu’au Niémen : mais il n’existe plus que dans les traditions populaires ;