Page:Mickiewicz - Les Slaves, tome 1.djvu/84

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n’existaient pas dans leur langue, et que leur hospitalité envers les étrangers était portée à un tel point, qu’ils laissaient la porte de leurs maisons ouverte, afin que le voyageur pût y trouver en passant abri et nourriture. Ils ne leur refusent pas aussi le courage dans les combats ; mais ils ajoutent qu’ils ne savaient point obéir, et se laissaient facilement tromper. Or, nous savons que toute la politique grecque consistait à les diviser et à les armer les uns contre les autres.

Les moines de l’Occident, qui cherchaient a convertir les Slaves au christianisme, quoique les accusant de beaucoup de vices, rendent cependant justice à leurs qualités et à leur bonne foi ; ils affirment que de tous les peuples à eux connus, les Slaves sont les plus prompts et les plus faciles à se pénétrer de la parole évangélique.

Maintenant que nous avons une idée des croyances religieuses et de l’état social des Slaves, il nous est facile de nous apercevoir que le peuple appelé par Hérodote les Scythes agricoles, que le peuple laboureur, dont le travail nourrissait les Scythes nomades, n’est autre que le peuple slave. De même aussi, dans ces vertueux habitants du Nord, que les Grecs, en leur langage poétique, désignent sous le nom d’immortels, nous devons reconnaître les Slaves, les hommes qui croyaient a l’immortalité de l’âme.

Quant au nom que portait la race slave dans les anciens historiens, il nous reste une difficulté impossible à trancher ; car les différentes branches de cette famille tiraient leur nom, tantôt de leur origine, tantôt du territoire qu’elles habitaient, tantôt des nations