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Page:Migne - Encyclopédie théologique - Tome 26-2.djvu/1

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LUPERCA, déesse dont les bergers romains invoquaient la protection contre les loups.

LUPERCALES[1], fêtes instituées à Rome en l’honneur de Pan. Elles se célébraient, selon Ovide, le troisième jour après les Ides de février. Valère Maxime prétend que ces Lupercales ne furent commencées que sous Rémus et Romulus, à la persuasion du berger Faustulus. Ils offrirent un sacrifice, immolèrent des chèvres et firent un festin, où les Bergers, échauffés par le vin, se divisérent en deux troupes qui, s’étant ceintes des peaux de bêtes qu’ils avaient immolées, allaient çà et là, folâtrant les uns avec les autres. Mais Justin et Servius prétendent, avec plus de raison, que Romulus ne fit que donner une forme plus décente et plus régulière aux grossières institutions d’Evandre. En mémoire de ces fêtes, des jeunes gens couraient tout nus, tenant d’une main les couteaux dont ils s’étaient servis pour immoler les chèvres, et de l’autre des courroies, dont ils frappaient tous ceux qu’ils trouvaient sur leur chemin. L’opinion où étaient les femmes que ces coups de fouet contribuaient à leur fécondité ou à leur heureuse délivrance, faisait que, loin d’éviter leur rencontre, elles s’approchaient d’eux pour recevoir des coups auxquels elles attribuaient une si grande vertu. Ovide nous apprend l’origine de cet usage. Sous le règne de Romulus les femmes devinrent stériles, et allèrent se prosterner dans le bois sacré de Junon, pour désarmer la rigueur de la déesse. La réponse de l’oracle fut qu’elles, devaient attendre des boucs leur fécondité. L’augure, homme d’esprit, interpréta cet oracle en sacrifiant une chèvre, et faisant couper la peau en lanières dont il ordonna de fouetter les femmes, qui redevinrent fécondes. L’usage de courir nu s’établit, ou parce que Pan est toujours ainsi représenté, ou parce qu’un jour que Rémus et Romulus célébraient cette fête, des voleurs profitèrent de l’occasion pour enlever leurs troupeaux. Les deux frères, et la jeunesse qui les entourait, mirent bas leurs habits, pour mieux atteindre les voleurs et leur reprendre le butin. Ovide en donne encore une autre raison. Omphale, qui voyageait avec Hercule, s'amusa un soir à changer d’habits avec ce héros. Le dieu Faune,amoureux d’Omphale, fut la dupe de ce changement, prit en Horreur les habits qui l’avaient trompé, et voulut que ses prêtres n’en portassent pas pendant la cérémonie de leur culte. On sacrifiait un chien, où parce qu’il est l’ennemi du loup, dont on célébrait les bienfaits, ou parce que ce jour-là les chiens devenaient fort incommodes à ceux qui couraient les rues dans cet état de nudité. Auguste remit cette fête en vigueur, et défendit seulement aux jeunes gens qui n’avaient pas encore de barbe de courir les rues avec les Luperques un fouet à la main. Les Lupercales se soutinrent jusqu’à la fin du Ve siècle, où le pape Gélase réussit à les abolir.

LUPERQUES, ministres de la religion romaine :

ils étaient préposés au culte particulier de Pan, et célébraient les Lupercales On attribuait leur institution à Romulus, qui le premier érigea les Luperques en collèges, et voulut que les peaux des victimes immolées leur servissent de ceinture. Ils étaient divisés en deux collèges : les Quintiliens et les Fabiens, pour perpétuer, dit-on, la mémoire d’un Quintilius et d’un Fabius. chefs, l’un du parti de Romulus, et l’autre de celui de Rémus. Entre autres cérémonies de leur culte, il fallait que deux jeunes gens de famille noble se missent à rire aux éclats, lorsque l’un des Luperques leur touchait le front avec un couteau sanglant, et que l’autre le leur essuyât avec de la laine trempée dans du lait. César ajouta, ou la laissa créer en son honneur un troisième collège nommé des Juliens, et Suétone insinue que cette mesure fut une des choses qui le rendirent plus odieux, ainsi que ces cérémonies qui faisaient l’amusement du petit peuple. Ce sacerdoce n’était pas en grand honneur à Rome. Cicéron traite le corps des Luperques de société agreste, antérieure à toute civilisation, et reproche à Marc-Antoine d’avoir déshonoré le consulat, en montant à la tribune parfumé d’essences, et le corps ceint d’une peau de brebis, pour faire bassement la cour à César.

LUSTRAL (JOUR), en latin lustricus dies ; jour où les enfants nouveau-nés recevaient leur nom et étaient soumis à la cérémonie de la lustration. La plupart des auteurs assurent que c’était pour les garçons le neuvième jour après leur naissance, et le huitième pour les filles. D’autres prétendent que c’était le cinquième sans distinction de sexe ; d’autres, le dernier de la semaine dans laquelle l’enfant était né. Les accoucheuses, après s’être purifiées en se lavant les mains, faisaient trois fois le tour du foyer, en portant l’enfant dans leurs bras ; ce qui désignait d’un côté son entrée dans la famille, et de l’autre qu’on le mettait sous la protection des dieux de la maison, à laquelle le foyer servait d’autel ; ensuite on aspergeait l’enfant de quelques gouttes d’eau. On donnait le même jour un festin avec de grands témoignages de joie, et l’on recevait à cette occasion des présents de ses amis. Si le nouveau-né était un garçon, la porte du logis était couronnée d’une guirlande d’olivier ; si c’était une fille, la porte était ornée d’écheveaux de laine, symbole de l’ouvrage dont son sexe devait s’occuper.

LUSTRALE (EAU). Les anciens se lavaient dans cette eau avant d’entrer dans les temples, en sortant des maisons, en passant dans les champs, dans les routes, et même dans les rues. Dans les fêtes de Bacchus, on apportait une amphore pleine d’eau lustrale ; et il y avait certaines solennités ou cérémonies religieuses dans lesquelles les prêtres en aspergeaient le peuple. Les vases qui contenaient cette eau était nommés aquiminarium. L’usage de l’eau lustrale était connu

  1. Article emprunté au Dictionnaire de Noël