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Page:Migne - Encyclopédie théologique - Tome 27.djvu/570

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leusis, pour expier les fautes qui pouvaient avoir été commises pendant la solennité.

ZEMZEM, source sacrée pour les Musulmans, .située dans la cour du temple, à la Mecque. Ils attribuent son origine à l’ange Gabriel, qui l’aurait fait sortir de terre pour étancher la soif d’Ismaël, fils d’Agar, qu’ils regardent comme le père de leur nation. Voyez sa description à l’article KAABA. Pendant les troubles qui suivirent l’introduction de l’idolâtrie à la Mecque, ce puits fut comblé par ceux de la tribu de Djerhem, qui y jetèrent tout ce qu’ils avaient dé plus précieux, entre autres les deux cerfs d’or qui étaient consacrés à la Kaaba. Après avoir été révéré jusqu’alors, il resta dans l’oubli pendant près de quinze siècles ; jusqu’à ce qu’il fut découvert par Abd-el-Mottalib, aïeul de Mahomet, en vertu d’un avertissement du ciel : reçu en songe, comme le rapportent les Musulmans. il y travailla de ses propres mains’avec son fils aîné, dégagea ce puits, et y trouva tous les trésors qui y étaient déposés.’Il fit placer les deux cerfs d’or devant la porte de la Kaaba, et ordonna la distribution des eaux de Zemzem aux pèlerins qui venaient tous les ans visiter le sanctuaire. Après l’établissement de sa religion, Mahomet consacra cet usage en mémoire d’Agar et d’Ismaël. Quoique les pèlerins ne soient réellement obligés de boire de cette eau qu’à la suite des tournées de congé qu’ils font autour de la Kaaba, le jour de leur départ, plusieurs cependant se font un devoir d’en boire le jour même de leur arrivée, ainsi que dans la fête des sacrifices c’est ordinairement à la suite de leur marche autour du sanctuaire. On récite en même temps cette prière « 0 Dieu ! je te demande des sciences utiles, dés biens abondants et des remèdes pour tous les maux. » On porte l’eau à la bouche avec une dévotion extrême ; plusieurs même s’en versent quelques seaux sur la tête et sur tout le corps en signe de purification. En quittant la Mecque, tous les pèlerins ont également soin d’en emporter dans des fioles, dont ils ne font que verser quelques gouttes dans l’eau qu’ils boivent pendant tout le voyage.

ZEN, un des noms anciens de Jupiter on le tire communément du verbe ζέν ou ζόν, vivre, parce que, dit-on, ce dieu ou ce prince ayant, pendant sa vie, parcouru la terre pour policer le monde, punir les méchants et récompenser les bons, il avait procuré aux hommes une vie douce et tranquille. Cette étymologie nous semble peu plausible. Voy. ZEUS.

ZENADICAS, sectaires orientaux que l’on confond quelquefois avec les Rawendis, d’autres fois avec les mages ou Parsis d’autres fois enfin avec les infidèles, les impies et les athées. Voy. RANENDIS et ZENDIC.

ZEND-AVESTA c’est-à-dire parole vivante, livre sacré des Guèbres et des Parsis ; il se compose de deux parties écrites, l’une en langue zend, l’autre en pehlwi. La première comprend 1° le Vendidad-Sadé, espèce de bréviaire dont les prêtres doivent avoir récité des fragments avant le lever du


soleil ; le Vendidad est lui-même divisé en trois parties, savoir le Vendidad proprement dit, combat contre Ahriman, le génie du mal ; le Yaçnaou Lzeschné, élévation de l’âme, qui est le livre de la liturgie et le Vispered, chef-des êtres, qui est un petit recueil d’invocations 2° les Yescht-Sadé, prières, dont plusieurs sont en pehlwi et en parsi 3° le Sirouzé, ou les trente jours, sorte de calendrier liturgique. La deuxième partie se réduit au Boundéhesch, espèce d’encyclopédie où sont contenues des notions sur la cosmogonie, sur la religion et le culte, sur l’astronomie, sur-les institutions civiles, sur l’agriculture, etc. De ces livres ou recueils si différents les uns des autres, le Vendidad est probablement le seul qui soit vraiment un ouvrage antique. On le regarde comme un des vingt-un Nosk, attribués à Zoroastre par les anciens Perses eux-mêmes. Le Zend-Avesta a été apporté en Europe par Anquetil-Duperron, qui le premier en a donné une traduction en 1771. M. Burnouf a publié le texte, original du Zend-Avesta.

Nos lecteurs verront avec intérêt quelques maximes dignes d’éloges extraites du Zend-Avesta traduction d’Anquetil.

« Le décret du très-juste Dieu est que les hommes soient jugés par le bien et le mal qu’ils auront faits. Leurs actions seront pesées dans la balance de l’équité. Les bons habiteront la lumière ; la foi les délivrera de Satan.

« Si les vertus l’emportent sur les péchés, le ciel est ton partage si les péchés l’emportent, l’enfer est ton châtiment.

« Qui donne l’aumône est véritablement un homme.

« Estime ton père et ta mère, si tu veux vivre 1 jamais.

« Quelque chose qu’on te présente, bénis Dieu.

« Marie-toi dans ta jeunesse ce monde n’est qu’un passage il faut que ton fils te suive, et que la chaîne des êtres ne soit point interrompue.

« Il est certain que Dieu a dit à Zoroastre Quand on sera dans le doute si une action est bonne ou mauvaise, qu’on ne la fasse pas.

« Que les grandes libéralités ne soient répandues que sur les plus dignes ce qui est confié aux indignes est perdu.

« Mais, s’il s’agit du nécessaire, quand tu manges, donne aussi à manger aux chiens.

« Quiconque exhorte les hommes à la pénitence doit être sans péché qu’il ait du zèle, et que le zèle ne soit point trompeur ; qu’il ne mente jamais que son caractère soit bon, son âme sensible à l’amitié, son cœur et sa langue toujours d’intelligence qu’il soit éloigné de toute débauche, de toute injustice, de tout péché ; qu’il soit un exemple de bonté, de justice, devant le peuple de Dieu.

« Ne mens jamais ; cela est infâme, quand même le mensonge serait utile.

« Point de familiarité avec les courtisanes. Ne cherche à séduire la femme de personne ;