vit le ciel tout en feu, et une flamme très-vive couvrir toute l’étendue du firmament.
En même temps ; quatre griffons fondirent
sur elle, et cherchèrent à arracher avec violence
l’enfant qu’elle portait dans son sein ;
mais un personnage d’un aspect imposant et
majestueux arracha l’enfant de leurs griffes,
le remit dans le sein de sa mère et referma
la blessure. Dogdo, à son réveil, raconta
tout effrayée ce songe à son mari, et tous
deux consultèrent un magicien, qui leur annonça
que l’enfant éclairerait un jour le
monde, par sa doctrine, et qu’il aurait beaucoup
d’ennemis, mais que Dieu anéantirait
leurs efforts. Parvenu à son terme Dogdo le
mit au jour les Grecs racontent qu’il naquit
en riant, et que les artères de sa tête battaient
si fort, qu’elles soulevaient la main
qu’on pressait sur l’endroit. Le roi de la contrée
voulut couper l’enfant en deux d’un coup
de son cimeterre, mais sa main se sécha
aussitôt. Les magiciens enlevèrent Zoroastre,
et le portèrent dans le désert là ils construisirent
un bûcher, qu’ils remplirent de bitume
et de matières combustibles ; y mirent
le feu et y jetèrent l’enfant ; mais le bûcher
fut comme un lit où il s’endormit tranquillement.
Il échappa encore à des bœufs, à des
chevaux, à des loups, auxquels les magiciens
l’exposèrent par l’ordre de leur chef.
Lorsqu’il eut sept ans, on tenta de nouveau,
et avec aussi peu de succès, de le faire périr
par des enchantements et une médecine
empoisonnée qu’on lui présenta. A l’âge de
quinze ans, il prévint son père contre les artifices
des mages, c’est-à-dire de ceux qui,
oubliant Dieu, ne consultaient que les Dews ;
son père alliait le respect pour les ministres
des Dews avec le culte de Dieu. Depuis
quinze ans jusqu’à trente, Zoroastre passait
les jours et les nuits à prier Dieu, à consoler
et à soulager les misérables, à arranger
les affaires il n’épargnait ni son or, ni son
argent, ni ses autres biens il se dépouillait
même quelquefois de ses vêtements.
A l’âge de trente ans, il engagea ses parents à quitter l’Adherbidjan, pour passer avec lui dans l’Iran. Sa fuite fut toute miraculeuse une rivière s’étant trouvée sur son passage, il la traversa, lui et ses compagnons, en marchant sur les eaux. A son arrivée dans la Perse, il se retira dans le désert, et se livra. tout, entier à la prière et à la méditation en se tenant debout sur un pied. Ses méditations roulaient principalement sur les dérèglements des hommes, qu’il attribuait, comme les anciens mages, au mauvais principe qui gâte et détruit toutes les œuvres de Dieu. Il redoublait alors ses prières, demandant à Dieu qu’il lui enseignât les moyens d’établir une réforme utile parmi les hommes. Dans ces efforts de méditation, il se trouva au milieu d’une profonde vallée, où l’ange Bahman se présenta à lui, le salua sous le titre d’ami de Dieu, et lui demanda ce qu’il cherchait. Zoroastre répondit à l’ange qu’il demandait à être présenté à Dieu, afin d’obtenir de sa bonté des lois qui ramenassent les hommes à la vertu. Bahman, lui
donna alors quelque chose pour purifier son
corps, et après lui avoir ordonné de fermer
les yeux, il le transporta dans le ciel. C’est
là qu’il vit la gloire d’Ormuzd, ou que, selon
d’autres écrivains, il entendit ce dieu lui
parler du milieu du feu, et qu’il apprit de
sa bouche même des mystères inexprimables
et les divers âges de la monarchie des Perses.
Zoroastre fit à Ormuzd différentes questions ;
il lui demanda entre autres quel était dans
le monde le plus excellent de ses serviteurs.
C’est, répondit Ormuzd, celui qui a le cœur
droit ; qui est libéral à l’égard du juste et de
tous’les hommes, qui détourne ses yeux des
richesses, qui fait du bien à tout ce qui est
dans le monde, au feu, à l’eau, aux animaux.
Le dieu lui apprit encore ce qui concerne
la révolution du ciel, l’influence heureuse ou
malheureuse des astres, les secrets de la nature,
la grandeur des Amschaspands, et le
bonheur égal dont tous les êtres doivent
jouir dans le ciel. Après avoir passé par une
montagne de feu, sans que son corps en eût
reçu la moindre atteinte, il consulta encore
Ormuzd sur les devoirs de ses serviteurs ;
plusieurs esprits se présentèrent à lui et lui
recommandèrent différentes choses concernant
le feu, les armes, l’eau et les animaux,
etc. Ce sont ces entretiens qu’il consigna
en vingt-et-un livres appelés Noks, et
dont les débris formèrent le Zend-Avesta :
Zoroastre revint du ciel avec ce livre divin et le feu sacré les Dews s’efforcèrent alors de le séduire, et de lui persuader l’inutilité de ce feu et la fausseté du Zend-Avesta ils lui proposèrent quelque chose de meilleur suivant eux une doctrine moins gênante, une longue vie, des honneurs terrestres mais il les mit en fuite par la lecture d’un chapitre du saint livre il causa par là une telle frayeur aux mages, qu’une partie eu mourut, 1 autre demanda grâce. Il commença sa mission par convertir ses parents, puis il se rendit à la cour de Gouschtasp, qui régnait à Balkh, dans la Bactriane ; mais ne pouvant approcher du lieu où était le roi, il fendit le plancher de la salle où Gouschtasp et son conseil étaient assemblés, et s’y introduisit par cette issue. Un tel prodige frappa d’étonnement tous ceux qui en furent les témoins. Le roi demanda aux sages s’ils connaissaient cet homme ; mais ils ne purent satisfaire sa curiosité ils lui adressèrent une série de questions que Zoroastre résolut avec une sagesse qui enleva leur admiration. Le prophète eut ainsi plusieurs conférences avec les sages de Gouschtasp dont il confondit l’orgueil. Ensuite il alla vers le roi et lui dit «Je suis envoyé par le Dieu qui a fabriqué les sept cieux, la terre et les astres, qui donne la vie et la nourriture, qui prend soin de son serviteur, qui t’a donné la couronne et te protège, qui a tiré ton corps du néant. » Après avoir ainsi parlé, il présenta l’Avesta à Gouschtasp, en lui disant « Dieu m’a envoyé aux hommes pour leur annoncer cette parole. Si tu l’exécutes, tu seras couvert de gloire dans ce monde et dans l’autre. Si tu lie l’exécutes pas, Dieu brisera ta gloire, et