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Page:Migne - Encyclopédie théologique - Tome 27.djvu/575

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ZLO ZOR


tu iras dans l’enfer. N’obéis plus aux Dews. » Gouschtasp invita Zoroastre à faire un miracle qui confirmât la vérité de sa mission. « L’Avesta, dit le réformateur, est le plus grand des miracles. Quand tu l’auras lu, tu n’en demanderas point d’autres. » Gouschtasp ordonna à Zoroastre de lui lire une section de ce livre divin mais il n’en fut pas touché ; la grandeur de l’Avesta passait s on intelligence. Cependant, comme le roi et les sages de sa cour insistaient toujours pour voir des miracles, Zoroastre en fit plusieurs. On versa sur lui du plomb fondu ; le métal liquide coula sur sa poitrine sans le brûler. On lui mit du feu dans la main, et le feu respecta sa chair bien plus, il mettait lui-même du feu dans la main des autres, personnes sans leur faire aucun mal. Un cyprès qu’il planta acquit en peu de jours une grosseur prodigieuse. Ces prodiges déterminèrent le roi à embrasser la nouvelle religion. Pour le détourner’de cette résolution, les sages portèrent dans la maison de Zoroastre une tête de chat, du sang, des ossements de morts, des parties de cadavres, et plusieurs autres débris immondes que les magiciens employaient dans leurs enchantements puis ’ils annoncèrent à Gouschtasp que l’envoyé d’Ormuzd n’était qu’un magicien, et lui dirent qu’il pourrait en avoir la preuve ep se faisant apporter ce qu’on trouverait chez lui. Zoroastre protesta de son innocence mais, malgré ses serments il fut jeté en prison.

Le monarque avait un cheval de bataille appelé le cheval noir, qu’il affectionnait beaucoup. Un matin, le grand écuyer, ayant été ; suivant sa coutume, visiter les écuries royales, s’aperçut que les jambes de cet animal étaient rentrées dans son corps. Gouschtasp informé de cet événement extraordinaire, consulta les médecins et les sages, qui ne purent lui indiquer aucun remède. Zoroastre affirma que cette guérison était loin d’être impossible, et s’étant fait conduire à l’écurie, il promit de guérir le cheval, si le roi, la reine, leurs enfants et toute la cour le reconnaissaient pour un prophète envoyé de Dieu. Gouschtasp en prit l’engagement, et à chaque profession de foi, Zoroastre touchait le cheval, et en même temps une des jambes sortait de son ventre et se rétablissait dans son état naturel. Le prophète expliqua ensuite au roi la loi contenue dans le livre sacré il lui procura même, au moyen d’un vin béni qu’il lui présenta, un sommeil dans lequel il lui fit voir la place qui lui était destinée dans le ciel. Une fois le roi converti, la nouvelle doctrine se propagea rapidement ; tout l’Iran occidental fit profession de foi. En vain 80, 000 brahmanes vinrent de l’Inde pour le convaincre d’erreur il les confondit, et toute la contrée jusqu’au Sind adopta sa loi. Enfin-, après avoir accompli sa mission, Zoroastre, parvenu à une grande vieillesse, se retira sur la sainte montagne d’Albordj, où il consacra le reste de ses jours à la méditation et à la piété. Quelques-uns disent qu’il fut tué dans le sac de Balkh, lors de la grande irruption des hordes du Touran dans les États de Gouschtasp.

Les légendes relatives à Zoroastre, dit M. Bouillet, sont très-nombreuses et souvent contradictoires on ne peut en tirer d’indications biographiques précises. Il est probable qu’on aura accumulé sur la tête d’un seul homme une foule de traditions relatives les unes aux divers chefs de la religion des Perses, les autres à l’histoire de la religion même. De la les variations sans fin sur Zoroastre, sur sa patrie, sur son rôle, sur les événements de sa vie. Lorsque de sa naissance flotté du xiii° au vi° siècle avant Jésus-Christ souvent on l’a fait naître en Bartriane, à Balkh mêmes. Il semble hors de doute que le parsisme a successivement revêtu diverses formes que la plus célèbre est celle dont Zoroastre fut le propagateur ; que ce prophète ne fut qu’un réformateur, que sa réforme fut une épuration, une simplification du culte ancien que cette réforme partit de l’ouest et du nord-ouest, et fut faite sous l’influence ou avec la coopération du souverain ; que la portion orientale de la monarchie ne l’accepta qu’après résistance ; enfin qu’il vint du nord une autre opposition, et que les ’adhérents de la nouvelle religion subirent une réaction terrible qui sembla frapper de mort la réforme, et qui pourtant ne fut que momentanée. Outre le Zend-Avesta, on a sous le nom de Zoroastre des Oracles magiques, qui sont évidemment un livre apocryphe fabriqué au i° ou au ii° siècle de Jésus-Christ, pour favoriser les systèmes des philosophes de cette époque. Foy. Maoïsme et Parsis, Zend-Avesta, etc.

ZOROASTRIENS, sectateurs de la religion de Zoroastre elle admet deux principes opposés, Ormuzd et Ahriman, au-dessus desquels s’élève un dieu suprême, Zérouané-Akéréné elle prescrit le culte du feu, règle la vie publique comme la vie privée, annonce des peines et des récompenses après la mort, etc. Voy. Ormuzd, Ahriman, Feu, n°2, Magisme, Parsis, Atesch-Gah.

ZÛHÉ, nom sous lequel le soleil était adoré par les Muyscas d’Amérique. Il était quelquefois confondu avec Bochica, législateur de ces peuples. Voy. Bochica.

ZUTTIBOR, c’est-à-dire divinité des bois ; ce dieu présidait aux forêts ; il était adoré par les Wendes et les Serbes, peuplades slaves on lui rendait aussi un culte près de Mersbourg, en Germanie.

ZWANGIS, sorciers des îles Moluques ; ils se mêlent de poisons et d’enchantements on dit qu’ils déterrent les cadavres pour les manger c’est pourquoi les insulaires font sentinelle auprès des tombeaux pour prévenir cette profanation.

ZWINGLIENS, hérétiques du xvie siècle, sectateurs d’Ulric Zwingle, curé de Zurich. il était né à Wildehausen en Suisse, le premier janvier 1487 et comme il avait quelques talents pour la prédication, et qu’il avait fait de bonnes études en théologie, on lui donna successivement plusieurs cures importantes, et enfin celle de Zurich. Ce fut