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DICTIONNAIRE UNIVERSEL,

HISTORIQUE ET COMPARATIF,

DE TOUTES LES

RELIGIONS DE LA TERRE

Q

[ Cherchez par C et par

les mots que l’on ne trouve pas ici par Q.] QUAAYAYP, c’est-à-dire hommé, un des trois fils de Niparaya, dieu des Pericous méridionaux, peuplade de la Californie, et de sa femme Anayicoyondi, qui accoucha de lui sur les montagnes. Quaayayp établit sa demeure dans le sud de la comrée, à dessein d’instruire les indigènes. Il était très-puissant et avait à sa suite un grand nombre do gens qu’il amena-avec lui sur la terre. A la fin, les indigènes le tuèrent par animosité, et lui mirent une couronne d’épines sur la tête. Il est mort, mais il conserve encore aujourd’hui toute sa beauté, la corruption n’ayant point eu encore de prise sur lui. 11 rend continuellement du sang ; il ne parle point, parce qu’il est mort, mais il a une chouette qui parle pour lui. --Nos lecteurs remarqueront que cette légende est une tradition corrompue de la vie et de la mort de Jésus-Christ, ce qui démontre que l’Evangile a été autrefois prêché chez ces peuples.

QUADRAGÉSIME,du latin quadragesimus, quarantième nom que l’on a donné au premier dimanche de Carême, parce qu’il arrive le quarantième jour avant Pâques. Par suite on a appelé du même nom toute la quarantaine. Notre mot Carême n’est qu’une corruption de celui de quadragésime, qui fut ensuite écrit quarésime,puis quaresme,caresme, ’et enfin Carême.

QUADRIFRONS, c’est-à-dire qui a quatre ’faces surnom de Janus, considéré comme présidant aux quatre saisons de l’année, ou aux quatre parties du monde, car quelques-uns ont cru que Janus était le symbole du monde. L. Catullus lui éleva sous ce nom’ un temple sur la roche Tarpéienne. QUADR1SACRAMENTAUX, disciples de Mélanchthon, ainsi appelés parce qu’ils admettaient quatre sacreme.ts le baptême, la cène, la pénitence, et l’ordination. QUADR1VES, dieux des Romains qui présidaient aux carrefours.

QUAKERS, ou Trembleurs. C’est le nom (1) Voyez l’Avis placé en tète du second volumé. d’une secte de fanatiques qui s’est élevée en Angleterre, dont l’origine, les progrès, les dogmes, méritent d’être exposés en détail, cause de leur singularité. 11 y avait, dans le comte de Leicester, en Angleterre, vers le milieu du xVII° siècle, un cordonnier, nommé George Fox, qui se distinguait de ses pareils par un genre de vie tout particulier. Cet homme, naturellement sérieux et atrabilaire, ne goûtait aucun des amusements qui étaient en usage parmi ses camarades, et même il les condamnait avec aigreur ; tout son temps était partagé entre le travail de sa profession et la lecture de l’Ecriture sainte. Ce n’était pas qu’il eût reçu une éducation au-dessus de son état ; il était ignorait et grossier, autant qu’aucun de ses pareils à peine savait-il lire mais il avait une mémoire fort heureuse, et, à force d’application et de peine, il parvint à apprendre par cœur presque toute l’Ecriture. Les grandes et terribles vérités contenues dans cet auguste livre étaient le sujet continuel de ses profondes méditations sans cesse il avait devant les yeux ’l'appareil du jugement dernier, les feux de l’enfer, l’abîme effrayant de l’éternité Il s’enfonçait avec plaisir dans ces idées si conformes à son humeur noire et mélancolique, s’éloignait avec affectation de tout commerce avec les hommes, et vivait dans une entière solitude. Bientôt son cerveau, échauffé par une application continue, ne lui offr ;t plus que des chimères et des fantômes il s’imagina voir autour de lui une troupe de démons occupés à le tenter : Pour triompher de leurs attaques, il redoubla ses prières, ses méditations, ses jeûnes il ne fit qu’affaiblir de plus en plus son cerveau et

acheva de perdre la raison. Il lui sembla qu’il entendait une voix céleste qui consolait et fortifiait son âme, et lui promettait du secours. Bientôt ce ne furent qu’ext.ases, que visions, que ravissements. Il érigea en révélations tous les écarts de son imagination blessée. Dans le cours de ce commerce intime qu’il croyait entretenir avec le ciel,