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Page:Migne - Encyclopédie théologique - Tome 49.djvu/6

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DICTIONNAIRE


DES


SCIENCES OCCULTES


ET DES


IDEES SUPERSTITIEUSES.


________




M

Ma, nom japonais qui signifie esprit malin ; on le donne au renard, qui cause de grands ravages au Japon, où des sectaires n’admettent qu’une espèce de démons, qui sont les âmes des méchants, lesquelles, après la mort, sont uniquement destinées à animer les renards.

Mab, reine des fées, dans Shakspeare.

Maberthe. On lit dans l’Histoire des possédés de Flandre, tome II, page 275, qu’il y avait, en quelque royaume de l’Europe, une jeune fille nommée Maberthe, menant une vie qui semblait céleste ; qu’elle fut reçue en pitié dans la maison du seigneur de Swert, l’an 1618. Elle se faisait passer pour sainte et se vantait que son Dieu lui parlait souvent. Mais elle refusa de conférer de ces merveilles avec un évêque, ce qui parut suspect ; et comme on disait qu’un jour le diable l’avait prise par la main et s’était promené avec elle, le seigneur de Swert insista pour qu’elle en parlât audit évêque, ce qu’enfin elle accorda. Après la conférence, qui embarrassa tout le monde sans rien éclaircir, elle s’en alla de la maison en disant :« S’ils savaient que je sais ce que je sais, ils diraient que je suis une sorcière. » On finit par découvrir de grandes abominations dans cette fille. Mais elle était effrontée ; et lorsqu’on lui parlait de se convertir, elle répondait :« J’y penserai; il y a vingt-quatre heures au jour. » On croit qu’elle finit par être brûlée.

Macha-Halla ou Messa-Hala, astrologue arabe du viiie siècle de notre ère. On a de lui plusieurs ouvrages dont on trouve la liste dans Casiri. Les principaux ont été traduits en latin : 1° Un Traité des éléments et des choses célestes ; 2° un autre, De la révolution des années du monde; 3° un troisième, De la signification des planètes pour les nativités, Nuremberg, 1549. La bibliothèque Bodléienne a parmi ses manuscrits une traduction hébraïque de ses Problèmes astrologigues, faite par Aben-Ezra.

Machines. Des savants ont produit par la mécanique des machines compliquées où


de bonnes gens ont vu de la magie, parce qu’ils ne savaient pas. Voy. Albert le Grand.

Descartes avait fait, dit-on, avec beaucoup d’industrie, une machine automate pour prouver démonstrativement que les bêtes n’ont point d’âme, et que ce ne sont que des machines bien composées qui se remuent à l’occasion des corps étrangers qui les frappent et leur communiquent une partie de leur mouvement. Ce philosophe ayant mis cette machine sur un vaisseau, le capitaine eut la curiosité d’ouvrir la caisse dans laquelle elle était enfermée ; surpris des mouvements qu’il remarqua dans cette machine, qui agissait comme si elle eût été animée, il la jeta dans la mer, croyant que c’était le diable.

Les androïdes, par exemple, comme celui d’Albert le Grand, sont des figures à formes humaines qui, au moyen d’un mécanisme intérieur, imitent les mouvements, les gestes, quelquefois même la parole de l’homme, et exécutent des actions souvent si compliquées, qu’elles paraissent ne pouvoir être que le résultat de l’intelligence. La mécanique invente tous les jours et inventera sans doute encore bien des choses nouvelles, plus ou moins utiles, plus ou moins ingénieuses mais de plus merveilleuses, il ne semble pas que la chose soit possible. On a exposé, il y a dix ans, à la curiosité publique, dans plusieurs capitales, une société de trois jeunes artistes qui possédaient tous trois un talent différent d’abord un jeune écrivain de deux ans et demi, nommé Pierre Droz, qui écrivait d’une main ferme l’écriture de grosseur moyenne, qui en prenant de l’encre secouait proprement sa plume sur son écritoire pour ne point salir ses doigts ou son papier ; qui suivait de l’œil la ligne que sa main traçait sans se permettre la moindre distraction ; ce qu’il y avait de plus joli encore, c’est qu’il savait parfaitement son orthographe ; quelque phrase qu’on lui dictât, il la rendait correctement. Son jeune cousin Henri paraissait à peu près du même


Dictionnaire des sciences occultes ii. 1