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RÉVOLUTION FRANÇAISE.

trai et à Hooglède par l’armée de Pichegru ; Cobourg à Fleurus, par celle de Jourdan, qui venait de prendre Charleroi. Les deux généraux victorieux achevèrent rapidement l’invasion des Pays-Bas. L’armée anglo-hollandaise se replia sur Anvers, d’Anvers sur Breda, de Breda sur Bois-le-Duc, en essuyant des échecs continuels. Elle passa le Wahal et se rejeta en Hollande. Les Autrichiens essayèrent tout aussi vainement de couvrir Bruxelles, Maëstricht : ils furent poursuivis et battus par l’armée de Jourdan, qui depuis sa jonction avait pris le nom d’armée de Sambre-et-Meuse, et qui ne les laissa point derrière la Roër, comme avait fait Dumouriez, mais les poussa au-delà du Rhin. Jourdan se rendit maître de Cologne, de Bonn, et communiqua par sa gauche avec la droite de l’armée de la Moselle, qui s’était avancée dans le pays de Luxembourg, et qui, conjointement avec lui, occupa Coblentz. Il y avait eu un mouvement général et concerté de toutes les armées françaises qui s’ébranlèrent pour courir à la frontière du Rhin. À l’époque des défaites, les lignes de Weissembourg avaient été forcées. Le comité de salut public employa dans l’armée du Rhin les mesures expéditives de sa politique. Les commissaires Saint-Just et Lebas donnèrent le commandement général à Hoche, mirent la terreur et la victoire à l’ordre du jour, et dans peu les généraux Brunswick et Wurmser furent poussés de Haguenau sur les lignes de la Lauter, et ne pouvant pas même s’y maintenir, passèrent le Rhin à Philisbourg. Spire, Worms furent repris. Les troupes républicaines, partout conquérantes, occupèrent la Belgique, la partie de la Hollande située sur la gauche de la Meuse, et toutes les villes placées sur le cours du Rhin, hors Mayence et Manheim, qui furent serrées de près.

L’armée des Alpes ne fit pas beaucoup de progrès dans cette campagne. Elle tenta d’envahir le Piémont, mais elle ne réussit point. Sur la frontière d’Espagne, la guerre avait commencé sous de funestes auspices : les deux armées des Pyrénées-Orientales et des Pyrénées-Occidentales, peu fortes en nombre et peu aguerries, avaient été constamment battues, et