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RÉVOLUTION FRANÇAISE.


Consulat.



CHAPITRE XIV.

DEPUIS LE 10 NOVEMBRE 1799 JUSQU’AU 2 DÉCEMBRE 1804.

Espérances des divers partis après le 18 brumaire. — Gouvernement provisoire. — Constitution de Sièyes ; elle est dénaturée dans la constitution consulaire de l’an VIII. — Formation du gouvernement ; desseins pacificateurs de Bonaparte. — Campagne d’Italie ; victoire de Marengo. — Paix générale : sur le continent, par le traité de Lunéville ; avec l’Angleterre, par le traité d’Amiens. — Fusion des partis, prospérité intérieure de la France. — Système ambitieux du premier consul ; il constitue de nouveau le clergé dans l’état, par le concordat de 1802 ; il crée un ordre de chevalerie militaire, au moyen de la Légion-d’Honneur ; il complète cet ordre de choses par le consulat à vie. — Reprises des hostilités avec l’Angleterre. — Conspiration de Georges et de Pichegru. — La guerre et les tentatives des royalistes servent de prétexte à l’érection de l’empire. — Napoléon Bonaparte, nommé empereur héréditaire, est sacré par le pape, le 2 décembre 1804, dans l’église de Notre-Dame. — Abandon successif de la révolution. — Progrès du pouvoir absolu pendant les quatre années du consulat.

Le 18 brumaire eut une popularité immense. On ne vit point dans cet événement la promotion d’un seul homme au-dessus des conseils du peuple ; on n’y vit point le terme du grand mouvement du 14 juillet, qui avait commencé l’existence nationale. Le 18 brumaire ne se présenta que sous son aspect d’espérance et de restauration. Quoique la nation fût bien fatiguée, bien peu capable de défendre une souveraineté dont l’exercice lui était à charge, et qui était même devenue l’objet de sa propre moquerie, depuis que le bas peuple l’avait exer-