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RÈGNE DE LOUIS XVIII.

CHAPITRE III.

DE LA CHUTE DU MINISTÈRE DECAZES À LA MORT DE LOUIS XVIII.

La sainte alliance. — Congrès de Carlsbad. — Congrès de Troppau et de Laybach. — Révolution du Piémont. — Les Autrichiens vainqueurs et maîtres de l’Italie. — Désolation de la Grèce. — Actes du second ministère de Richelieu. — Loi électorale. — Adoption du double vote. — Naissance du duc de Bordeaux. — Mort de Napoléon. — Origine de la congrégation. — Jésuites. — Missions. — Formation du ministère Villèle. — Loi sur la presse. — Carbonarisme ; conspirations militaires. — Nantil, Berton, Caron et Roger. — Conspiration des sergents de la Rochelle. — Congrès de Vérone. — Situation de l’Espagne. — M. de Villèle président du conseil. — Expulsion de Manuel. — Campagne d’Espagne. — Ordonnance d’Andujar. — Fin de la guerre d’Espagne. — Élections générales. — Mandement du cardinal de Clermont-Tonnerre. — Septennalité. — Projet de conversion des rentes. — Renvoi de M. de Chateaubriand. — Soulèvement en Portugal. — Derniers moments de Louis XVIII ; sa mort ; son caractère.

Trois monarques absolus, l’empereur d’Autriche, le czar et le roi de Prusse, avaient signé, en 1815, un traité, célèbre sous le nom de la sainte alliance, par lequel ils s’engageaient à fonder leurs relations mutuelles sur les principes les plus sacrés du christianisme, et à n’avoir d’autre but dans leur politique que l’intérêt de leurs sujets, la protection de la religion, de la paix et de la justice. Ce traité avait paru à la suite du congrès de Vienne, après le scandaleux partage de l’Europe, et les peuples indignés y reconnurent bientôt un pacte formé dans le seul intérêt du pouvoir contre les libertés nationales. L’effervescence révolutionnaire qui se manifestait parmi eux d’une manière effrayante n’était point sans dangers pour l’ordre social. Les souverains l’auraient prévenue sans doute par la fidèle exécution de leurs royales promesses, et, plus tard, ils auraient encore pu imposer silence aux vœux incendiaires