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tière de la possession, soit pour en indiquer la prévoyante économie, soit pour en déployer la procédure originale. Ce beau livre, qui eut coup sur coup des éditions multipliées, fut justement admiré, prépara une révolution dans l’étude du droit romain et commença une grande renommée.

Avec cet éclatant succès, des offres flatteuses arrivèrent de divers côtés a M. de Savigny. Plusieurs universités voulurent se l’attacher, et on lui proposa d’enseigner le droit dans les chaires publiques de Heidelberg et de Greifswald ; il refusa. Il avait alors d’autres desseins. Il songeait plus à se fortifier dans l’étude de la science, qu’à la propager. Il venait de se marier. En même temps que l’écrivain recevait les doux rayons de cette première gloire qui devait toujours s’accroître sans jamais se ternir, l’homme goûtait ces joies pures et profondes que l’affection la plus tendre pour une femme parfaite de cœur, distinguée d’esprit, devait lui assurer durant sa longue union, où pas un seul jour de trouble n’a traversé cinquante-huit ans de bonheur. Il épousa Mlle  Brentano, fille d’un banquier italien établi à Francfort, et petite-fille, de Sophie de Laroche, l’amie