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lions d’habitants, et ne pouvant pas garder sous les drapeaux plus de trente-cinq mille soldats, se préparait avec une inimitié prévoyante, dès que l’occasion lui en serait offerte, à recommencer la lutte en entraînant à sa suite l’Allemagne qui se fatiguait de notre joug. Tandis que des hommes passionnés pour la cause de l’indépendance germanique travaillaient ardemment, quoique mystérieusement, à la réorganisation de la Prusse, le baron Guillaume de Humboldt s’attachait à y ranimer les esprits. Alors ministre du roi Frédéric-Guillaume III, ce savant profond, qui portait un génie si philosophique dans l’étude des langues, et un caractère si élevé dans la politique, donnait un mouvement singulier à l’instruction publique et fondait l’université de Berlin.

C’est afin d’en accroître le lustre que M. de Savigny était appelé du fond de la Bavière assujettie dans la capitale de la Prusse éprise d’indépendance M. de Humboldt lui avait écrit d’arriver au plus tôt pour contribuer avec lui à l’organisation de l’université nouvelle et prendre part à son enseignement. M. de Savigny accourut et vint servir de son nom et de ses ta-