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lents cette grande institution qui obtint les priviléges les plus étendus, reçut une dotation magnifique, fut établie dans un palais bien digne d’être consacré au culte de l’intelligence, celui du prince Henri, frère du grand Frédéric, et compta parmi ses professeurs Fichte et Niebuhr, Hufeland et Schleiermacher, Eichhorn et Wolf, et la plupart de ceux qui, à des degrés divers, illustraient en ce moment les sciences et les lettres en Allemagne.

Sur ce retentissant théâtre, qu’il ne quitta plus, M. de Savigny donna ses belles et fécondes leçons. Il s’y lia surtout avec Niebuhr, le fils du célèbre voyageur, et qui, lui aussi, avait quitté le Danemark, sa patrie, pour prendre part au grand mouvement intellectuel et politique de l’Allemagne. Professeur comme Savigny, comme lui élu membre de l’Académie de Berlin, Niebuhr refit sous s ses yeux l’histoire primitive du grand peuple dont Savigny enseignait la jurisprudence parvenue à toute sa perfection. Antiquaire et artiste, poëte et historien, Niebuhr remontait aux origines lointaines de Rome, et racontait la destinée naissante de la petite ville du Latium, future maîtresse du monde, dans ce