Page:Mignet - Nouveaux éloges historiques.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avait justement acquis, et l’Allemagne recouvra ce qu’elle croyait avoir définitivement perdu. Celle-ci, flanquée à l’ouest et à l’est par la Prusse agrandie et par l’Autriche reconstituée, redevint une confédération. Mais, au lieu de plus de trois cents États si divers de forme, d’esprit, de dimension, qui faisaient de l’ancienne Allemagne un corps composé de membres sans lien dans leurs Intérêts, sans accord dans leurs volontés, sans harmonie dans leurs mouvements, tantôt frappé de paralysie, tantôt livré au désordre, l’Allemagne nouvelle, était ramenée à trente-sept États, pouvant un peu mieux s’entendre dans une diète moins désunie, et peut-être agir avec un peu plus do concert au moyen d’un gouvernement plus concentré.

Pendant que se délibérait au Congrès de Vienne cette législation fédérale pour tous les États germaniques, il s’éleva sur la codification des lois privées en Allemagne une controverse mémorable à laquelle M. de Savigny prit une part décisive. Fallait-il donner à tous les pays allemands une règle civile semblable ? La grande imagination de Leibnitz l’avait déjà rêvé vers la fin du XVIIe siècle l’esprit résolu du docte jurisconsulte Thibaut