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peu à peu dégage du voile des symboles, et avait consisté d’abord dans des coutumes dures comme les mœurs des Romains, étroites comme leurs pensées, s’était développé avec le grand peuple que son génie politique et son habileté civile avaient appelé à conquérir et à gouverner l’univers. Perfectionné sous la république, étendu sous l’empire, ce droit que les sages magistrats romains avaient sans cesse rapproché de l’équité naturelle en le faisant passer de la rude loi des Douze Tables sur les pages plus humaines de l’édit prétorien ; que les savants jurisconsultes du siècle des Antonins, presque tous sortis du Portique et assis au prétoire, les Paul, les Papinien, les Ulpien, les Gaius, les Modestin, avaient amélioré de plus en plus à la lumière d’une philosophie vertueuse ; dans lequel le christianisme avait introduit, vers la fin de l’antiquité, les beaux préceptes de sa morale à côté des nobles doctrines de l’école stoïcienne, ne fut point entraîné dans la chute de l’empire d’Occident il subsista, après les invasions, pour servir de loi aux vaincus et d’enseignement aux vainqueurs.

La plupart des principes et des notions qui composent le droit moderne sont d’origine romaine.