Et l’enfant qui rêvait sur la route lointaine
Accourut, vit briller l’éclair de tes cheveux,
S’enivra de ta chair et, dans ses bras nerveux,
Prit, comme un ægipan, vainqueur d’une faunesse,
Ton cher corps éclatant de royale jeunesse ?
Eh ! non, ce ne fût pas cela…
D’une insulte ?
Ma face avec mes doigts mal clos, l’enfant sauvage ;
Sans se cacher parmi les saules du rivage,
Sans épier la source où je riais, pourtant !
Passa les yeux au ciel, dédaigneux et chantant.
Certes, filleule, il t’a gravement offensée.
Il va mourir, c’est dit !
De le tuer ! Vois-tu, cet enfant étranger,
Je le hais ! Mais on peut haïr sans égorger,
Et je ne rêve pas pour uniques délices
De le voir dévorer des louves et des lices.
Veux-tu qu’il t’aime ?