Page:Mill - La Liberté, trad Dupont-White, 1860.djvu/100

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temps les plus reculés. Mais elle se présente sous de nouvelles formes, dans l’ère de progrès où les groupes les plus civilisés de l’espèce humaine sont entrés maintenant, et elle demande à être traitée d’une façon différente et plus fondamentale.

La lutte entre la liberté et l’autorité est le trait saillant de ces époques historiques qui nous deviennent familières tout d’abord dans les histoires Grecque, Romaine et Anglaise. Mais autrefois la dispute était entre les sujets ou quelques classes de sujets, et le gouvernement. Par liberté, on entendait la protection contre la tyrannie des gouvernants politiques. Ceux-ci (excepté dans quelques cités démocratiques de la Grèce) semblaient dans une position nécessairement ennemie du peuple qu’ils gouvernaient. Autrefois, en général, le gouvernement était exercé par un homme, ou une tribu, ou une caste, qui tirait son autorité du droit de conquête ou de succession qui en tous cas ne la tenait pas du consentement des gouvernés, et dont les hommes n’osaient pas, ne désiraient peut-être pas, contester la suprématie, quelques précautions qu’ils pussent prendre contre son exercice oppressif. On regardait alors le pouvoir des gouvernants comme nécessaire, mais aussi comme hautement dangereux ; comme une arme qu’ils essaieraient d’employer aussi bien contre leurs sujets que contre les ennemis extérieurs. Pour empêcher les membres les plus faibles