Page:Mill - La Liberté, trad Dupont-White, 1860.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mœurs, quoique dans ce dernier cas notre idée d’amélioration consiste surtout à rendre les autres, de gré ou de force, aussi bons que nous-mêmes. Ce n’est pas au progrès que nous nous opposons ; au contraire, nous nous flattons d’être les gens les plus progressifs qui furent jamais. C’est l’individualité contre laquelle nous bataillons ; nous croirions avoir fait merveille, si nous nous étions rendus tous pareils les uns aux autres, oubliant que la dissemblance d’une personne à une autre est la première chose qui attire l’attention, soit sur l’imperfection de l’un de ces types et la supériorité de l’autre, soit sur la possibilité de produire quelque chose de meilleur que chacun d’eux, en combinant les avantages de tous deux.

Nous avons ici un exemple et un avertissement qui est la Chine — une nation fort ingénieuse, et à quelques égards douée de beaucoup de sagesse, grâce a l’insigne bonne fortune d’avoir obtenu de bonne heure un ensemble de coutumes très-satisfaisant ; l’ouvrage, jusqu’à un certain point, d’hommes que les Européens les plus éclairés doivent reconnaître, sauf quelques réserves, pour des sages et des philosophes.

Ces coutumes sont remarquables aussi, comme excellant à imprimer aussi avant que possible leurs meilleurs préceptes dans tous les esprits de la communauté, et comme établissant que ceux qui en sont