Page:Mill - La Liberté, trad Dupont-White, 1860.djvu/277

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sujet à une pénalité ; et que si dans cet état il commettait une autre offense, la punition de cette nouvelle offense fût plus sévère. Une personne qui s’enivre lorsque l’ivresse la pousse à nuire aux autres, commet un crime envers les autres ; de même l’oisiveté, excepté chez une personne qui reçoit un traitement du public, ou bien lorsque ce vice constitue la violation d’un pacte, ne peut sans tyrannie devenir l’objet des punitions légales. Mais si par oisiveté ou par quelqu’autre cause facile à éviter un homme manque à un de ses devoirs légaux envers autrui, comme d’entretenir ses enfants, il n’y a pas de tyrannie à le forcer de remplir ce devoir par un travail obligatoire, s’il n’existe pas d’autre moyen.

En outre, il y a beaucoup d’actes qui n’étant directement nuisibles qu’à leurs auteurs, ne devraient pas être légalement interdits, mais qui, commis en public, deviennent une violation des bonnes mœurs, et passant ainsi dans la catégorie des offenses envers autrui, peuvent en toute justice être défendues. Tels sont les outrages envers la décence, sur lesquels il n’est pas nécessaire de s’appesantir, d’autant plus qu’ils n’ont qu’un rapport indirect avec notre sujet, la publicité n’étant pas un moindre grief dans le cas de mainte action qui n’est pas blâmable en elle-même ni tenue pour telle.

Il y a une autre question à laquelle il faut trouver une réponse qui s’accorde avec les principes posés