L’été , sa dévorante ardeur;
Qu’il échappe au vent des orages
Au fer tranchant de l’émondeur.
Que l’amoureuse Philoraèle
Ne chante que sur tes ormeaux;
Et que la houlette fidèle
Défende la branche nouvelle
Contre l’insulte des troupeaux.
Puisse l’abeille murmurante
Préférer ta feuille odorante
Même au calice de la fleur !
Puisse enfin toute la nature
Protéger ta fraîche verdure,
Et te payer de mon bonheur !
Elle est partie ! hélas ! peut-être sans retour !
Elle est partie; et mon amour
Redemande en vain sa présence.
Lieux qu’elle embellissait, j’irai du moins vous voir !
A sa place j’irai m’asseoir,
Et lui parler en son absence.
De sa demeure alors je reprends le chemin;
La clé mystérieuse a tourné sous ma main.
J’ouvre... elle n’est plus là : je m’arrête, j’écoute...
Tout est paisible sous la voûte
De ce séjour abandonné.
De tout ce qu’elle aimait je reste environné.
L’aiguille qui du temps, dans ses douze demeures ,
Ne marque plus les pas, ne fixe plus le cours ,
Laisse en silence fuir ces heures
Qu’il faut retrancher de mes jours.
Plus loin , dans l’angle obscur, une harpe isolée ,