Page:Milliet - Une famille de républicains fouriéristes, tome I, 1910.djvu/80

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Dans vos filets, s’il tomba par surprise,
D’effroi bientôt il vous fera pâlir,
En rugissant son antique devise :
 Vivre libre ou mourir !

Avril 1849.


La Commission exécutive était alors composée de Lamartine, Arago, Ledru-Rollin, Marie et Garnier-Pagès, républicains timides, dont la politique ne répondait plus aux aspirations des démocrates et des socialistes. La misère était grande. On avait essayé d’y remédier par la création d’ateliers nationaux, où cent mille ouvriers presque inoccupés faisaient semblant de travailler. C’était une dangereuse armée de mécontents.

Le 15 mai, une première émeute fut aisément réprimée ; on emprisonna Blanqui, Barbès et Raspail. Mais lorsque le Gouvernement licencia brusquement les ateliers nationaux, les ouvriers abandonnés sans ressources, s’insurgèrent. Ce mouvement dura trois jours (du 23 au 26 juin). Les ouvriers ne furent vaincus qu’après une lutte sanglante. La dure répression qui suivit cette émeute arracha à Félix Milliet ce cri de pitié :


COURAGE ET FOI


Air nouveau de madame Laure Magnin


Sur les pontons un prolétaire,
Courbé sous le poids des malheurs,
En songeant à sa vieille mère
Sentait ses yeux mouillés de pleurs.
Soudain, de sa lèvre pâlie
S’échappe ce cri plein de foi :
Liberté, rêve de ma vie,
Il est doux de souffrir pour toi.