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Page:Milliet - Une famille de républicains fouriéristes, tome I, 1910.djvu/81

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1848-1851


Quand j’entendis la fusillade,
Ô Liberté, rempli d’espoir,
Je montai sur la barricade,
Afin de mieux t’apercevoir.
Blessé, pas une main amie,
Hélas, ne s’étendit vers moi.
Liberté, rêve de ma vie,
Il est doux de souffrir pour toi.

On me garrotte, on m’emprisonne,
On m’exile sans jugement.
Plus tard, l’espérance rayonne,
La France nomme un président.
Il avait promis l’amnistie,
Hélas, il mentait comme un roi.
Liberté, rêve de ma vie,
Il est doux de souffrir pour toi.

Une fièvre ardente me mine,
Bientôt je ne souffrirai plus.
Voilà que la brise marine
S’élève, on sonne l’angélus,
C’est le glas de mon agonie ;
Ô Mort ! Je te vois sans effroi.
Liberté, rêve de ma vie,
Il est doux de mourir pour toi.


Le même sentiment est exprimé dans une autre chanson qui a pour refrain :

Gloire aux martyrs, honte aux bourreaux !
Voilà le cri du peuple en France.

Bien avant que Zola eût écrit son beau roman intitulé Travail, F. Milliet voulut attirer l’attention sur une des plus criantes injustices sociales. Un capitaliste, dont la fortune n’a pas toujours une source très pure, achète, par exemple, quelques actions de charbon-