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Introduction.

Nous voyons dans les anciens Gaulois un caractère de valeur, de vivacité, d’hospitalité, qu’on peut aisément reconnoître dans leurs descendans.

Leur penchant à la guerre.Ils respiroient la guerre. Toujours armés même en temps de paix (coutume dangereuse, qu’on ne trouve ni chez les Grecs, ni chez les Romains), ils se battoient entr’eux, lorsqu’ils n’avoient point d’ennemis à combattre. L’ardeur martiale, jointe à une grande population, les entraînoit hors de leur pays, pour entreprendre des conquêtes. L’Italie, la Grèce, l’Asie furent inondées de leurs soldats. Rome les craignit tellement, que les citoyens dispensés par leur âge ou par la prêtrise de porter les armes, ne pouvoient jouir de cette dispense en cas d’invasion des Gaulois. Si la discipline et la science militaire avoient réglé leur courage, ils auroient vraisemblablement subjugué cette ambitieuse république. Mais une fougue aveugle les précipitoit dans le péril, sans précaution, sans prévoyance ; ils dédaignoient même les armes défensives, et combattoient souvent presque nus.

Fureur du duel.Cette indomptable vivacité les rendoit inquiets, querelleurs, vains, duellistes. Les combats singuliers étoient pour eux une sorte d’amusement. La plupart des différens se décidoient par le duel. Les juges l’ordonnoient eux-mêmes ; les témoins prouvoient leur témoignage en se battant. César nous apprend