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Introduction.


qu’après la mort du chef des Druïdes, ces prêtres de la nation se disputoient les armes à la main sa dignité, si les suffrages ne s’accordoient point. Les femmes étoient guerrières : les prêtres pouvoient bien le devenir par ambition.

Hospitalité des Gaulois.Quelque féroces que fussent les anciens Gaulois, ils pratiquoient l’hospitalité en peuple humain et généreux, s’empressant à recevoir les étrangers, à leur rendre des services essentiels. Toutes les maisons leur étoient ouvertes, leur personne étoit inviolable, et l’on punissoit le meurtre d’un étranger plus sévèrement que celui d’un Gaulois. La même vertu se faisoit remarquer dans la Germanie. Ce doux penchant, qui devroit unir tout le genre humain, a été peut-être en France une des principales causes des progrès de l’esprit et de la société civile, progrès inconnus dans les nations où le mépris et la haine des étrangers resserroient le génie national, comme chez les Égyptiens, les Chinois, les Juifs, etc.

Vices qu’on leur reproche.Outre la cruauté envers les ennemis, commune à tous les peuples barbares, on reproche quelques vices aux Gaulois, particulièrement la légèreté, l’ivrognerie et l’oisiveté. Ils aimoient beaucoup la table ; ils sacrifioient tout au vin, et celui de l’Italie leur inspira le dessein de passer les Alpes ; car la vigne n’étoit pas encore cultivée dans la Gaule. L’oisiveté dont on les accuse venoit sans doute,